Les enjeux et perspectives diplomatiques de la résolution 2773 #rwanda #RwOT

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En érigeant la neutralisation des FDLR en impératif absolu, ce texte souligne la nécessité d'éradiquer l'un des foyers les plus virulents de déstabilisation régionale. Toutefois, loin de se limiter à une approche strictement sécuritaire, il réaffirme avec force que la résolution durable de cette crise exige un dialogue politique inclusif, à même d'élucider les causes profondes, systémiques et historiques des convulsions récurrentes qui ébranlent la région.

En soutenant les initiatives de Luanda et de Nairobi, la résolution 2773 entérine la primauté de la diplomatie et de la concertation sur les velléités bellicistes, inscrivant ainsi la communauté internationale dans une dynamique de responsabilisation et de recherche d'une paix pérenne, affranchie des chimères de la seule réponse militaire.

Une dénonciation sans équivoque du soutien aux FDLR et ses implications

Il ne saurait y avoir d'ambiguïté quant à la nécessité impérieuse de condamner avec la plus grande fermeté tout soutien, sous quelque forme que ce soit, aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont les exactions ne cessent d'endeuiller la région.

Or, il est désormais admis, par-delà les postures idéologiques et les velléités bellicistes, qu'aucune issue militaire ne saurait constituer une réponse viable et pérenne à cette crise aux ramifications multiples. Seul un dialogue inclusif, empreint de sincérité et d'une lucidité sans complaisance, permettra d'examiner les causes profondes, structurelles et historiques du conflit, afin d'y apporter des solutions durables et équitables. Toute autre approche, fût-elle drapée d'une rhétorique belliqueuse ou d'arguties diplomatiques, ne relève que d'une vaine érudition, déconnectée des réalités du terrain et condamnée à l'impuissance.

Dans cette perspective, la résolution s'inscrit dans une logique coercitive en brandissant la menace de sanctions additionnelles contre les individus et entités qui perpétuent le conflit. Cette posture traduit la volonté du Conseil de ne pas se limiter à des déclarations d'intention, mais d'adopter des mesures à même de modifier concrètement la dynamique sur le terrain. En outre, l'instance onusienne met en exergue l'impérieuse nécessité de renforcer et d'harmoniser les processus diplomatiques de Luanda et de Nairobi, perçus comme des cadres de négociation cruciaux pour parvenir à une issue durable.

Les controverses diplomatiques autour de la résolution et les positions antagonistes

L'adoption de cette résolution n'a pas manqué de susciter de vives réactions, en particulier du côté du Rwanda, dont la délégation a dénoncé les pressions exercées sur les États africains siégeant au Conseil. Selon Kigali, cette approche occidentale du conflit occulte les responsabilités historiques des acteurs extra-continentaux et tend à imposer des solutions déconnectées des réalités locales.

Le gouvernement rwandais fustige ainsi ce qu'il perçoit comme une instrumentalisation de la crise congolaise et insiste sur la nécessité de prendre en compte les revendications des communautés congolaises d'expression kinyarwanda, considérées comme un élément clé de la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23).

Dans cette optique, le Rwanda plaide pour une prise en compte équilibrée des causes profondes du conflit et réaffirme son attachement aux cadres de négociation de Luanda et de Nairobi. En dépit des tensions persistantes, cette position souligne une volonté de privilégier le dialogue comme alternative à une logique exclusivement répressive.

Le Conseil de sécurité exprime sa profonde préoccupation face à la persistance d'un discours de haine savamment entretenu par le pouvoir en place à Kinshasa et ses relais, dont l'influence pernicieuse alimente un climat délétère aux conséquences incalculables.

Cette rhétorique incendiaire, loin de se cantonner au registre verbal, se traduit par une recrudescence des violences, exacerbées par une désinformation systématique qui façonne les perceptions, radicalise les esprits et avive les antagonismes. Plus inquiétant encore, l'impunité dont jouissent les instigateurs et les auteurs de ces exactions confère à cette dynamique un caractère insidieusement institutionnalisé, ébranlant les fondements mêmes de l'État de droit et annihilant toute perspective de réconciliation nationale.

Face à cette dérive aux implications tragiques, le Conseil rappelle avec gravité que la tolérance de tels agissements ne saurait qu'aggraver les fractures existantes et compromettre irrémédiablement les efforts en faveur d'une paix durable.

L'impératif d'une résolution endogène et la quête d'une paix durable

Face à ces antagonismes, la position des membres africains du Conseil, en l'occurrence la Sierra Leone, la Somalie et l'Algérie, met en lumière un paradigme fondamental : celui des " solutions africaines aux problèmes africains "

. Ces États plaident en faveur d'une résolution pacifique et concertée, tout en insistant sur l'importance du dialogue et de la réconciliation. La Sierra Leone rappelle que toute paix durable suppose un processus de négociation avec les protagonistes du conflit, tandis que la Somalie insiste sur la nécessité de dépasser l'incrimination mutuelle pour s'attaquer aux causes structurelles des tensions. Quant à l'Algérie, elle salue la convergence récente des processus de Luanda et de Nairobi, y voyant un levier essentiel pour coordonner efficacement les efforts de médiation.

Ainsi, la communauté internationale presse le gouvernement congolais de rompre sans délai tout lien avec les FDLR et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour leur démantèlement total.

Ce faisant, cette exigence ne saurait être perçue comme une simple injonction diplomatique, mais bien comme un impératif absolu pour restaurer une stabilité durable. Dans cette optique, il devient essentiel que les États concernés œuvrent de concert pour préserver leur intégrité territoriale tout en réaffirmant leur souveraineté face aux ingérences extérieures. Seule une approche holistique, intégrant à la fois des mesures sécuritaires et un dialogue inclusif, permettra d'ouvrir la voie à une résolution pérenne du conflit qui ensanglante l'est de la RDC.

L'adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution 2773 marque une inflexion décisive dans la gestion du conflit qui embrase l'Est de la RDC

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Les-enjeux-et-perspectives-diplomatiques-de-la-resolution-2773.html

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