Mpayimana a grandi avec une passion pour l'écriture et la communication. Avant de se lancer en politique, il a bâti une carrière dans le journalisme, un domaine qui, selon lui, l'a préparé à jouer un rôle dans le développement de son pays.
" Mon premier métier était le journalisme, un domaine que j'ai commencé à pratiquer dès mes 20 ans ", a-t-il confié lors d'une interview à IGIHE.
Il a fait partie les journalistes de la Télévision Nationale Rwandaise dans les années 1990, mais son parcours a été interrompu par la tragédie du génocide perpetré contre les Tutsi en 1994.
Comme beaucoup d'autres, Mpayimana a dû fuir son pays, trouvant refuge d'abord en République Démocratique du Congo, puis au Cameroun et finalement en France.
Pendant son exil, il n'a pas cessé d'exercer ses talents de communicateur et d'écrivain, en continuant de publier des livres et des poèmes prônant l'unité et la réconciliation.
" J'ai toujours défendu le retour des réfugiés rwandais dans leur pays et prôné la réconciliation nationale ", a-t-il déclaré, résumant ainsi son engagement de longue date pour la paix et la stabilité.
La politique, une vocation tardive
Ce n'est qu'en 2017 que Philippe Mpayimana se manifeste dans la politique rwandaise en tant que candidat indépendant à l'élection présidentielle.
Bien que Mpayimana n'ait recueilli que 0,73 % des voix lors de cette élection, il ne considère pas cela comme une défaite personnelle. " Je ne vois pas mes résultats comme un échec ", a-t-il expliqué. " Certes, je n'ai pas atteint les chiffres que j'espérais, mais je suis fier de l'impact que j'ai eu sur la scène politique et de ma contribution au débat démocratique. "
En 2024, il se représente de nouveau, déterminé à offrir une alternative démocratique aux Rwandais. Son score, encore faible avec moins de 1 % des suffrages, ne l'a pas découragé.
Au contraire, Mpayimana voit chaque campagne comme une opportunité d'apprendre et de renforcer sa vision pour l'avenir du Rwanda. " Les voix que j'ai obtenues reflètent la volonté des citoyens ", dit-il avec conviction. " Les électeurs ont fait leur choix, et je le respecte pleinement. "
Un indépendant dans un paysage politique structuré
L'une des questions les plus fréquemment posées à Mpayimana est pourquoi il n'a pas rejoint un parti politique existant ou s'il envisage de créer le sien.
À cela, il répond qu'il a envisagé les deux options, mais qu'il préfère rester indépendant tant que cela lui permet de mieux servir sa vision politique.
" Si le fait d'être candidat indépendant continue de ne pas porter ses fruits, il sera peut-être temps de revoir cette stratégie ", confie-t-il.
Il admet toutefois que les alliances politiques au Rwanda sont souvent anciennes et bien ancrées, ce qui rend difficile pour un nouveau venu de s'y intégrer rapidement.
La création de son propre parti est également une option qu'il n'exclut pas, même s'il reconnaît que cela peut être un processus complexe.
" J'ai déjà essayé de créer mon parti, mais cela ne s'est pas concrétisé ", admet-il. Pour lui, l'important est d'être stratégique et de prendre des décisions qui correspondent à son engagement à long terme pour le développement démocratique du pays.
Une détermination inébranlable
À 54 ans, Philippe Mpayimana ne compte pas renoncer à son ambition politique. Il voit encore beaucoup d'opportunités pour jouer un rôle actif dans l'avenir du Rwanda.
" Je suis encore jeune ", rassure-t-il. " Je vais continuer à me battre pour mes idées, et si quelqu'un d'autre peut mieux représenter ces idées, je serai heureux de le soutenir. "
Mpayimana a également occupé divers rôles dans l'administration publique. Depuis novembre 2021, il est employé au Ministère de l'Unité Nationale et de l'Engagement Civique, où il travaille en tant qu'expert en mobilisation des citoyens pour qu'ils participent activement au développement de la nation.
Dans ce rôle, il contribue à l'élaboration de politiques visant à encourager la démocratie participative et à valoriser les solutions inspirées des traditions culturelles rwandaises.
" Nous devons nous assurer que chaque citoyen trouve sa place dans la construction du pays ", affirme-t-il avec passion.
L'avenir de Mpayimana
Pour l'avenir, Philippe Mpayimana prévoit de continuer à se présenter aux élections tant qu'il sentira qu'il peut apporter quelque chose de positif au débat politique.
" La démocratie a besoin de voix divergentes et de nouvelles idées pour évoluer ", explique-t-il. Dans ses interventions politiques, il continue de défendre les 50 points de son programme de campagne de 2024, convaincu que nombre de ses idées peuvent encore être intégrées dans le processus de prise de décision du pays.
" Le président élu n'est pas obligé d'adopter mes idées, mais je continuerai à les promouvoir car elles sont bénéfiques pour le Rwanda ", conclut-il.
Bazikarev