A l'aube de ce lundi 15 décembre 2025, à 5h20 précisément, un drone a de nouveau frappé le village de Rugezi, semant, comme à l'accoutumée, désolation et destructions. Ce fait, loin d'être isolé, s'inscrit dans une longue litanie de violences qui endeuillent les Hauts Plateaux et ciblent avec une constance glaçante Minembwe, ses habitants et ses environs.
' Lorsque nous évoquons la persécution des Banyamulenge et l'acharnement criminel exercé contre ces territoires, il ne s'agit ni d'affabulation ni d'exagération : ce sont des réalités tangibles, documentées, répétées jusqu'à l'indécence de l'indifférence.
Si ces décomptes macabres se poursuivent, ce n'est ni pour satisfaire quelque voyeurisme morbide ni pour alimenter une vaine agitation médiatique. Ils constituent un acte de responsabilité morale et politique. Ils visent à ôter toute excuse à ceux qui ordonnent, planifient et exécutent cette barbarie méthodique' déclare-t-il.
Les donneurs d'ordres, les opérateurs et pilotes de ces engins de mort, tout comme les infrastructures aéroportuaires d'où ils décollent, devront répondre de leurs actes. L'impunité ne saurait être éternelle et la mémoire des victimes ne se laissera pas ensevelir sous le silence complice.
La responsabilité et le silence
Mais la responsabilité ne s'arrête pas à ceux qui appuient sur la gâchette à distance. Elle englobe également ceux qui détournent le regard, les donneurs de leçons dont le silence assourdissant confine à la complicité morale, ainsi que ceux qui se prêtent délibérément à la confusion et à la diversion. Plus grave encore sont ceux qui cultivent l'amalgame, désignent des boucs émissaires commodes et se réfugient dans une rhétorique dilatoire pour mieux éluder leurs obligations.
Cette fuite en avant, motivée par la défense d'intérêts obscurs et inavoués, participe à la perpétuation du crime autant qu'elle en retarde la reconnaissance.
Face à cette tragédie, la parole de Me Moïse Nyarugabo s'érige en acte de résistance civique. Elle rappelle que dénoncer n'est pas haïr, que nommer les faits n'est pas attiser les fractures, mais au contraire refuser la normalisation de l'horreur.
C'est au nom du vivre-ensemble véritable, celui qui se fonde sur la justice, la vérité et l'égalité de toutes les vies, que cette dénonciation s'impose. Car aucune paix durable ne peut naître du déni, et aucune réconciliation sincère ne saurait s'édifier sur les ruines du silence.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/La-constance-du-temoignage.html