La fuite en avant de Kinshasa ou l'éternel art du faux-semblant #rwanda #RwOT

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Kinshasa multiplie prétextes et arguties pour justifier son refus de parapher un texte qui aurait pu sceller une étape majeure dans l'intégration économique régionale. Le pouvoir de Félix Tshisekedi s'enferme ainsi dans un réflexe désormais routinier : annoncer beaucoup, promettre tout, mais ne jamais assumer le prix des engagements. Le spectacle est ancien : chaque sommet devient tribune de postures, chaque négociation se transforme en dérobade calculée, chaque signature se dissout dans l'encre d'un opportunisme à courte vue.

À l'inverse, Kigali, fidèle à sa tradition de constance, s'est une fois encore tenu à la parole donnée, confirmant par son sérieux et sa discipline institutionnelle la réputation d'un État qui n'use pas de la diplomatie comme d'un théâtre d'ombres mais comme d'un outil de construction et de stabilité. Le contraste est saisissant : là où le Rwanda bâtit sa crédibilité sur la continuité et l'honneur des engagements, la RDC mine la sienne par l'instabilité chronique et l'incohérence de son appareil étatique.

Il n'y avait, à dire vrai, rien d'imprévisible dans ce nouvel épisode. Le pouvoir actuel de Kinshasa s'est illustré, depuis son avènement, par une incapacité structurelle à respecter ses promesses. Les accords bilatéraux ou régionaux, les compromis politiques internes, les engagements financiers ou électoraux : tous portent la marque d'un double langage qui érode la confiance des partenaires et nourrit un scepticisme croissant dans les cercles diplomatiques.

Loin d'être un accident, cette dérobade s'inscrit dans une longue tradition politique congolaise où l'art du faux-semblant l'emporte sur la rigueur institutionnelle. C'est une fuite en avant qui, sous couvert de préserver une prétendue souveraineté, enferme le pays dans l'isolement, accroît sa marginalisation économique et déstabilise l'ensemble de la région.

Le refus d'assumer la logique de l'intégration n'est pas seulement un manque de courage politique : il traduit la volonté de protéger des intérêts étroits, de préserver les rentes opaques et d'éviter les obligations de transparence qu'exigerait tout cadre commun.

Ce comportement, désormais prévisible, a une conséquence directe : la parole congolaise perd son crédit, ses engagements deviennent lettre morte avant même d'être actés, et sa diplomatie se réduit à un théâtre de feintes et de volte-face.

Il ne faut donc pas s'y tromper : derrière l'agitation et les discours tonitruants de Kinshasa se cache une réalité simple, celle d'un pouvoir qui a fait du parjure et du calcul de circonstance sa méthode de gouvernement.

À l'heure où la région des Grands Lacs cherche, malgré ses turbulences, à bâtir des instruments de coopération et de prospérité partagée, cette nouvelle reculade congolaise ne relève pas seulement de la honte diplomatique ; elle constitue un acte de sabotage, un coup porté à la crédibilité de tout un processus régional.

L'histoire retiendra que, là où Kigali a choisi la voie de la continuité, Kinshasa a préféré celle de la dérobade. Et dans ce contraste se dessine, plus nettement que jamais, la frontière entre une diplomatie de responsabilité et une diplomatie de simulacre.

À quelques minutes de la signature d'un accord économique régional sous l'égide de Washington, la RDC s'est une fois de plus dérobée, illustrant une gouvernance marquée par l'improvisation et l'absence de vision claire

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-fuite-en-avant-de-Kinshasa-ou-l-eternel-art-du-faux-semblant.html

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