Burkina Faso : huit membres d'une ONG arrêtés pour espionnage présumé #rwanda #RwOT

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Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, l'ONG, officiellement chargée de former les acteurs humanitaires en matière de sécurité, se livrait en réalité à une collecte illégale d'informations sensibles sur les activités militaires du pays.

Parmi les personnes interpellées figurent Jean-Christophe Émile Pegon, directeur pays d'INSO au Burkina Faso, de nationalité française, Aminata Marianne Guissé, sa directrice adjointe franco-sénégalaise, ainsi que Thomas Muzil, ressortissant tchèque et directeur général adjoint de l'organisation basée à La Haye (Pays-Bas). Quatre Burkinabè et un Malien font également partie des personnes arrêtées.

Des activités d'espionnage présumées

Selon le ministre Mahamadou Sana, les services de renseignement burkinabè suivaient depuis plusieurs mois les activités d'INSO, autorisée à opérer dans le pays depuis 2019 en vertu d'une convention signée avec le ministère de l'Économie. Si cette convention limitait le champ d'action de l'ONG à la formation sécuritaire des acteurs humanitaires, les autorités affirment qu'INSO aurait outrepassé ce mandat.

Les investigations auraient révélé que l'organisation collectait de manière systématique des informations sur les positions, les mouvements et les moyens déployés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Ces données comprenaient notamment les itinéraires des convois militaires, les coordonnées GPS des zones d'opération, les zones d'accrochage avec les groupes armés et les sites d'explosion d'engins explosifs improvisés.

Le ministre a ajouté que l'ONG, " avec l'aide de certains compatriotes ", avait mis en place un réseau structuré de collecte d'informations impliquant d'anciens militaires, des enseignants, des commerçants et des orpailleurs, rémunérés pour leurs contributions. Ces informations auraient ensuite été transmises à des puissances étrangères, selon Mahamadou Sana, qui s'interroge :

" Pourquoi collecter systématiquement toutes les informations en lien avec le milieu sécuritaire ? Que deviennent ces données ? À qui profitent-elles ? "

L'ONG suspendue depuis juillet

Les autorités avaient déjà suspendu les activités d'INSO le 31 juillet 2025, pour " collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable ". Malgré cette suspension, certains responsables auraient poursuivi leurs activités clandestinement, notamment par des réunions en ligne et des collectes d'informations sur le terrain.

" C'est bien la directrice adjointe, Mme Guissé, qui continuait à organiser les réunions depuis son domicile de Ouagadougou, au mépris de l'arrêté de suspension ", a précisé le ministre. Elle aurait également facilité le voyage du ressortissant tchèque Thomas Muzil de La Haye à Ouagadougou, début septembre, pour poursuivre les activités de l'organisation.

Par ailleurs, cette affaire intervient dans un contexte de fortes tensions entre le Burkina Faso et plusieurs pays occidentaux, notamment la France, que Ouagadougou accuse de vouloir " déstabiliser " le pays. Depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en 2022, la junte a adopté une ligne souverainiste et anti-impérialiste, marquée par la rupture avec Paris, l'expulsion de diplomates français et le départ des troupes françaises.

Depuis plusieurs mois, le régime burkinabè mène une répression accrue contre les ONG étrangères : entre juin et juillet, 21 organisations ont été interdites d'exercer et dix autres suspendues. En 2024, quatre fonctionnaires français avaient déjà été arrêtés pour des accusations d'espionnage avant d'être libérés grâce à une médiation marocaine.

Fin 2024, le Niger â€" également dirigé par une junte militaire â€" avait lui aussi retiré son autorisation à INSO. Avec le Mali, ces trois pays sahéliens ont depuis formé la Confédération des États du Sahel (AES), unie dans une même rhétorique anti-occidentale.

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a précisé que les personnes arrêtées seront présentées devant le procureur pour " espionnage et trahison ", saluant la " vigilance " des citoyens face aux " projets funestes de l'impérialisme ".

Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, l'ONG INSO collectait illégalement des informations sensibles sur l'armée

BrenT.



Source : https://fr.igihe.com/Burkina-Faso-huit-membres-d-une-ONG-arretes-pour-espionnage-presume.html

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