Alain-Guillaume Bunyoni : du sommet du pouvoir à l'isolement carcéral #rwanda #RwOT

webrwanda
0

Pourtant, depuis son arrestation en avril 2023, Bunyoni vit un quotidien très différent. Condamné en décembre 2023 à la prison à perpétuité pour tentative de coup d'État, menaces contre le président, enrichissement illégal et déstabilisation de l'économie, il est détenu à la prison centrale de Gitega dans une cellule de seulement 4 mètres carrés, complètement isolé des autres détenus. La Cour suprême du Burundi a confirmé sa condamnation le 27 juin 2024 et ordonné la confiscation de plusieurs de ses biens, dont des maisons, des terrains et plusieurs véhicules entre autres.

Selon Pierre Claver Mbonimpa, président de l'APRODH, Bunyoni refuse de sortir de sa cellule et montre des signes de détresse psychologique sévère. Ses visites familiales sont rares et surveillées, et un médecin évoque un état de choc profond, voire un coma psychologique. " À tout moment, on craint pour sa vie ", avertit M. Mbonimpa, appelant les autorités burundaises à revoir d'urgence le régime de détention.

Cette situation n'est malheureusement pas isolée. Les prisons burundaises souffrent d'une surpopulation critique : fin 2024, environ 9 841 détenus étaient répartis dans 10 prisons conçues pour 4 150 personnes, certaines datant de l'époque coloniale (Gitega 1926, Mpimba 1948) et ne répondant pas aux normes modernes.

Le surpeuplement, aggravé par l'usage excessif de la détention préventive, les arrestations arbitraires et les motifs politiques, entraîne des conditions de vie extrêmement difficiles : manque de literie, certains dorment dans la boue en saison des pluies, hygiène déficiente, accès limité à l'eau (parfois seulement 3 litres par jour), et soins médicaux rares.

Par ailleurs, les violations des droits sont également fréquentes, notamment des passages à tabac, des tortures et des détentions arbitraires, souvent à l'encontre des détenus politiques.

Les groupes vulnérables, comme les mineurs ou les détenus politiques, sont particulièrement exposés : les jeunes peuvent être incarcérés avec des adultes, avec un accès limité à l'éducation et à la santé, tandis que les détenus politiques ont plus de difficultés à recevoir des soins médicaux tout en subissant souvent des traitements discriminatoires.

Alain-Guillaume Bunyoni, autrefois figure incontournable du régime burundais, est aujourd'hui détenu dans des conditions jugées inhumaines

BrenT.



Source : https://fr.igihe.com/Alain-Guillaume-Bunyoni-du-sommet-du-pouvoir-a-l-isolement-carceral.html

Enregistrer un commentaire

0Commentaires

Enregistrer un commentaire (0)