La 11e édition du Dialogue régional Afrique & États arabes de l'Initiative de financement de la biodiversité (BIOFIN), qui se tient du 25 au 27 juin, est organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec le Gouvernement du Rwanda, dans le but d'accélérer la mise en œuvre du financement de la biodiversité à travers l'Afrique et les États arabes.
Selon les organisateurs de la conférence, tenue sous le thème " Des études et plans à la mise en œuvre â€" Financer les agendas biodiversité de l'Afrique et des États arabes ", plus d'un million d'espèces sont menacées d'extinction et le déficit mondial de financement de la biodiversité dépasse 700 milliards de dollars par an.
L'Initiative de financement de la biodiversité (BIOFIN) est un partenariat mondial dirigé par le PNUD, qui soutient les pays dans l'élaboration et la mise en œuvre de solutions de financement pour la biodiversité.
Depuis 2012, BIOFIN a mobilisé plus d'1,6 milliard de dollars dans 41 pays et prévoit de s'étendre à 91 autres.
La conférence représente une occasion qui permettra de mobiliser des financements en faveur de la nature grâce à des outils innovants tels que les crédits biodiversité, les obligations vertes ou encore les plateformes numériques de financement.
" La biodiversité soutient des secteurs économiques clés comme l'agriculture, la foresterie, la pêche et le tourisme, générant des revenus importants et créant de nombreux emplois ", a déclaré Valentine Uwamariya, ministre de l'Environnement.
Mme Uwamariya a souligné que le Rwanda a fait de la restauration de la biodiversité une priorité nationale.
" Nous sommes fiers d'avoir célébré 30 ans de notre parcours de restauration, marqué par la réhabilitation de zones majeures de biodiversité, dont certaines ont été reconnues comme Réserves de biosphère par l'UNESCO ", a-t-elle indiqué.
Elle a cependant précisé que rien de tout cela ne serait possible sans un financement adéquat et durable.
" Le financement de la biodiversité est essentiel dans les efforts de conservation, a-t-elle affirmé. Qu'il s'agisse de budgets publics, d'investissements du secteur privé ou de mécanismes de financement innovants, nous devons intensifier et diversifier nos sources de financement. "
Faisant référence à la restauration réussie et à la transformation de la zone humide de Nyandungu en parc écologique à Kigali, la ministre a indiqué que le Rwanda poursuivait son engagement en faveur de la restauration écologique urbaine, avec la réhabilitation en cours de cinq autres zones humides dans la capitale.
Elle a ajouté que le gouvernement était pionnier dans l'innovation numérique appliquée au financement de la biodiversité, notamment grâce à des plateformes comme 'IremboPay', qui permet de numériser les amendes environnementales et de les réinvestir dans les efforts de conservation.
Ce modèle garantit la transparence et la redevabilité, a-t-elle conclu, tout en s'alignant sur les objectifs mondiaux en matière de biodiversité et en réduisant la dépendance à l'aide étrangère.
Le système a déjà permis de collecter plus de 122 000 dollars, qui sont réinvestis dans des initiatives de conservation à travers le Fonds vert pour le climat du Rwanda.
" Les solutions fondées sur la nature offrent une voie vers la résilience ", a déclaré Juliet Kabera, Directrice générale de l'Autorité rwandaise de gestion de l'environnement (REMA).
" Elles protègent les communautés contre les chocs climatiques, sécurisent les systèmes d'eau et d'alimentation, et soutiennent des moyens de subsistance durables, en particulier pour celles et ceux qui dépendent directement de la terre et de la mer. "
Toutefois, Mme Kabera a souligné le principal défi auquel font face de nombreux pays : l'écart persistant entre les ambitions et les financements disponibles.
IGIHE
