Dans un communiqué publié ce 4 mars 2025, l'organisation a appelé à une intervention internationale immédiate pour stopper ce qu'elle décrit comme une campagne de nettoyage ethnique et de génocide contre les communautés tutsies.
Depuis plus de trois décennies, les communautés parlant kinyarwanda, notamment les Tutsi et les Banyamulenge dans l'est de la RDC, sont victimes de persécutions systématiques. IBUKA évoque des meurtres ciblés, des déplacements forcés et une traque incessante visant ces communautés. Selon l'organisation, cette violence est exacerbée par des discours de haine soutenus par l'État congolais, ainsi que par la collaboration active de ce dernier avec des forces génocidaires telles que les FDLR, un groupe armé composé d'individus responsables du génocide de 1994 contre les Tutsi.
Dans son communiqué, IBUKA établit des parallèles inquiétants entre la situation actuelle en RDC et les événements qui ont conduit au génocide de 1994 au Rwanda. L'organisation souligne que les discours incendiaires prononcés par des hauts responsables congolais, associés à des massacres et à des déplacements massifs de populations, rappellent la propagande et les violences qui ont précédé le génocide contre les Tutsi il y a trois décennies. IBUKA avertit que ces signes avant-coureurs doivent être pris au sérieux pour éviter une répétition tragique de l'histoire.
" La déshumanisation systématique d'un groupe ethnique, l'utilisation des médias d'État pour inciter à la violence, la collaboration avec des milices génocidaires et l'inaction de la communauté internationale, tous ces facteurs reflètent les conditions pré-génocide qui ont conduit au massacre de plus d'un million de Tutsi au Rwanda ", indique le communiqué d'IBUKA.
Malgré la gravité de la situation, IBUKA critique la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures concrètes contre les responsables des violences et des discours de haine. L'organisation souligne la présence persistante, dans plusieurs pays étrangers, de fugitifs impliqués dans le génocide contre les Tutsi, qui échappent à la justice tout en continuant à propager une idéologie génocidaire.
De plus, IBUKA dénonce certains médias occidentaux et figures politiques pour avoir déformé la réalité des événements au Rwanda et minimisé la crise sécuritaire en RDC, exacerbée par les activités des FDLR. L'organisation exprime également sa déception face à l'inaction des acteurs internationaux devant cette crise de plus en plus grave.
Alors que les violences continuent de s'intensifier, IBUKA lance un appel pressant à une action internationale immédiate. L'organisation exhorte les gouvernements, les organisations de défense des droits de l'homme et les leaders régionaux à adopter des mesures concrètes pour mettre un terme aux atrocités en cours.
IBUKA exige que le gouvernement congolais soit tenu responsable de sa complicité dans la diffusion de discours de haine et de l'idéologie génocidaire, tout en réclamant le démantèlement des FDLR, dont la présence persistante menace non seulement la stabilité régionale, mais aussi la sécurité du Rwanda.
L'organisation appelle également à un renforcement de la pression sur la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo) afin qu'elle prenne des mesures efficaces. Si nécessaire, IBUKA suggère que la mission soit remplacée par une force d'intervention plus compétente, capable de protéger les communautés tutsies et banyamulenge persécutées.
IBUKA a conclu son communiqué en soulignant que le monde ne doit pas fermer les yeux sur la crise en cours dans l'est de la RDC. L'organisation avertit que la violence actuelle n'est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi une continuation directe de l'idéologie génocidaire qui a conduit à l'un des pires crimes contre l'humanité de l'histoire moderne.
" Le monde ne peut pas se permettre d'ignorer ces signes avant-coureurs. Le silence n'est pas une option. Des mesures décisives doivent être prises sans délai. ", a ajouté IBUKA.
Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/IBUKA-alerte-sur-un-risque-de-nettoyage-ethnique-dans-l-est-de-la-RDC.html
