Une armée gangrenée par la corruption et l'abandon des troupes #rwanda #RwOT

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L'un des principaux problèmes des FARDC est l'implication des officiers supérieurs dans des affaires de détournements et de trafics. Plutôt que de veiller à la logistique et au bon équipement des soldats, ces généraux et colonels se livrent au commerce illégal de minerais, à la contrebande et parfois même à la vente d'armes aux groupes ennemis.

Cette situation engendre un profond sentiment d'abandon parmi les troupes, livrées à elles-mêmes sur le champ de bataille. Privés de solde régulière et dépourvus d'un équipement adéquat, ces soldats sont contraints de combattre dans des conditions précaires, sans le moindre soutien logistique ou moral de leur hiérarchie. La rareté des ressources essentielles, telles que les munitions, la nourriture et les soins médicaux, accentue leur vulnérabilité et nourrit un climat de frustration et de résignation.

Face à cette indifférence institutionnelle, beaucoup se résignent à des pratiques de survie peu honorables, telles que le pillage ou l'extorsion, tandis que d'autres, démoralisés, désertent dès les premiers signes de confrontation. Ainsi, loin d'incarner une force cohérente et disciplinée, ces troupes apparaissent comme une armée fantôme, errant sans conviction au gré des affrontements, abandonnée par ceux-là mêmes qui devraient en assurer la direction et la protection.

Les témoignages venant du terrain montrent que les soldats sont souvent laissés à eux-mêmes, contraints de se débrouiller pour leur survie. En l'absence de solde et de ravitaillement, beaucoup se tournent vers le pillage et les exactions contre la population civile. Ce comportement alimente une méfiance générale et fait des FARDC une force peu respectée, tant par les civils que par leurs propres alliés.

Une armée sans discipline et divisée par des luttes internes

La rivalité entre les FARDC et les Wazalendo illustre une autre réalité : les forces gouvernementales ne forment pas une entité cohérente et disciplinée. En temps de guerre, il est fréquent que des unités des FARDC s'affrontent pour le contrôle des butins, notamment lors du partage de l'argent envoyé par Kinshasa. Cet état de fait prouve que la hiérarchie militaire est incapable d'imposer l'ordre au sein des troupes.

Les soldats, loin d'être unis par un idéal patriotique ou un commandement efficace, sont souvent livrés à eux-mêmes. Dès que la situation devient critique, ils préfèrent fuir plutôt que d'affronter l'ennemi, comme en témoignent les combats à Uvira. Les Wazalendo, en bloquant les routes vers Kalemie, veulent empêcher cette fuite et forcer les FARDC à abandonner leurs armes et munitions, un signe supplémentaire du peu de confiance qu'inspirent ces forces armées.

L'absence de moral et le syndrome de la débandade

Dans une armée professionnelle, la cohésion et le moral des troupes sont essentiels. Or, dans les FARDC, ces éléments sont quasiment inexistants. La peur, le manque d'encadrement et l'absence de motivation poussent les soldats à déserter à la moindre difficulté. Beaucoup d'entre eux rejoignent même les groupes armés ennemis, parfois contre rémunération.

Le fait que les FARDC soient décrites comme des "fuyards au moindre coup de feu" illustre bien cette réalité : ces soldats, mal formés, mal payés et mal commandés, n'ont aucun intérêt à risquer leur vie pour une hiérarchie qui les considère comme de simples pions sacrifiables. Face aux assauts des Wazalendo, ils préfèrent chercher un échappatoire, quitte à abandonner leur matériel militaire.

Le combat à Uvira met en lumière les faiblesses profondes de l'armée congolaise. Entre une hiérarchie corrompue, des soldats sans motivation et des luttes internes pour le contrôle des ressources, les FARDC peinent à remplir leur rôle de défense nationale. Tant que ces problèmes ne seront pas adressés, cette armée continuera d'être un symbole d'échec, incapable de faire face aux multiples groupes armés qui sèment le chaos dans l'est du pays.

L'armée congolaise, FARDC, est depuis longtemps marquée par des problèmes structurels qui la rendent inefficace face aux groupes armés locaux.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Une-armee-gangrenee-par-la-corruption-et-l-abandon-des-troupes.html

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