
En exhortant avec fermeté la communauté internationale, tant au niveau des États que des organisations régionales et mondiales, à s'abstenir de propager des récits partisans et dénués d'objectivité, le Parlement Rwandais souligne la nécessité d'un engagement sincère et équilibré pour encourager les belligérants de la région à entamer un dialogue constructif, afin d'uvrer en faveur d'une paix durable dans la région des Grands Lacs.
Cette prise de position s'enracine dans une volonté manifeste de défendre l'intégrité nationale et de rappeler le droit inaliénable de chaque État à assurer la sécurité et la protection de ses citoyens, principe fondamental de la souveraineté internationale.
L'argumentation déployée par le Parlement Rwandais, dans sa réfutation du discours du Parlement Européen, relève d'une analyse politique ciselée, qui dénonce la simplification excessive du conflit en le réduisant à des considérations économiques et à l'exploitation minière, comme le suggère une vision réductrice et erronée partagée par certains cercles internationaux.
En opérant une telle rectification, le texte met en lumière l'élément clé du problème : le rôle jugé nocif du gouvernement de la RDC, qui, selon cette perspective, exacerbe les tensions ethniques, alimente la haine contre les tutsi congolais et attise ainsi les divisions internes du pays. Ce point de vue complexe dépasse de loin les enjeux militaires ou économiques pour s'attaquer aux racines profondes du conflit, enracinées dans la manipulation des clivages ethniques et la gestion erronée du pouvoir.
Par ailleurs, le texte rejette vigoureusement la position du Parlement Européen, en mettant en accusation la collaboration du gouvernement congolais avec des mercenaires européens, une alliance perçue comme une violation manifeste des conventions internationales. Il fait ainsi écho à la convention de 1977 de l'Organisation de l'Unité Africaine, aujourd'hui Union Africaine, ainsi qu'à la Convention des Nations Unies de 1989 concernant les mercenaires, et appelle solennellement la communauté internationale à condamner fermement de telles pratiques, qui contreviennent aux principes les plus élémentaires du droit international.
En dénonçant cette ingérence étrangère, le texte plaide pour le respect absolu de la souveraineté des États et pour la fin de l'utilisation de mercenaires dans des conflits internes, qualifiant de flagrantes ces violations des normes internationales.
Dans cette démarche, le Parlement Rwandais se positionne non seulement comme un défenseur de la souveraineté et de la stabilité de la région des Grands Lacs, mais aussi comme un acteur appelant à une réévaluation de la manière dont la communauté internationale appréhende ce conflit complexe.
Il insiste sur l'urgence de privilégier une approche fondée sur le dialogue, la compréhension des dynamiques locales et la recherche d'une résolution pacifique, loin des jugements hâtifs et des divisions stériles. L'appel à une telle démarche traduit également un désir de justice et d'équité dans la gestion des crises régionales, en soulignant que la diplomatie et la négociation devraient prévaloir sur les postures simplistes et polarisation idéologique.
En définitive, ce texte se présente comme une déclaration solennelle et réfléchie qui non seulement rejette une interprétation partielle et erronée du conflit, mais cherche également à redéfinir les contours de la responsabilité internationale dans la résolution des crises africaines. Il met en exergue une vision équilibrée et pragmatique des enjeux, appelant la communauté internationale à une prise de conscience collective et à un soutien inconditionnel à la paix, au respect des souverainetés nationales et aux principes qui régissent les relations internationales.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Le-parlement-Rwandais-monte-au-creneau.html