L'Appel de Tshisekedi à un "miracle" et la critique de Mgr Dieudonné Madrapile Tanzi #rwanda #RwOT

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Dans ce contexte, un discours prononcé à Isiro, où le président Félix Tshisekedi a sollicité l'intervention de l'Église catholique pour prier pour un miracle afin de mettre fin à la guerre, a révélé la déconnexion entre le pouvoir politique et la réalité sociale du pays.

En réponse à cette situation, Mgr Dieudonné Madrapile Tanzi, évêque d'Isiro, a formulé une critique acerbe en dénonçant la diminution inquiétante de la fidélité, de l'engagement et de la responsabilité de la classe politique congolaise.

La RDC se trouve dans une impasse politique, l'inefficacité des solutions proposées par les autorités, et la crise morale qui frappe les institutions congolaises.

Le discours politique de Tshisekedi : Un aveu d'impuissance et une fuite
de responsabilité

L'appel du président Tshisekedi à l'Église catholique afin qu'elle organise des prières sur tout le territoire pour demander un "miracle" qui mette fin à la guerre à l'Est soulève de nombreuses interrogations. Plutôt que de proposer des solutions concrètes à la crise qui déchire le pays depuis des années, le président semble déléguer cette responsabilité à une entité spirituelle, comme si la guerre était un phénomène purement divin et non le fruit d'une gestion politique défaillante.

Tshisekedi, en tant que président, devrait incarner l'autorité politique capable de prendre des décisions et d'assumer des actions concrètes pour résoudre la crise. Toutefois, en appelant à la prière plutôt qu'à la politique, il semble vouloir se décharger de cette responsabilité. Ce discours peut être perçu comme un aveu d'impuissance, une tentative de faire face à la réalité en la réduisant à un problème spirituel, alors que les causes profondes de la guerre et des conflits dans l'Est du pays sont largement d'ordre politique, militaire et géopolitique.

La situation actuelle à l'Est, marquée par des violences incessantes et des groupes armés qui sèment la mort et la désolation, ne peut pas être résolue par des prières. Loin de là.

Elle exige des solutions politiques solides, un dialogue politique inclusif, une réconciliation nationale et une réforme en profondeur des institutions congolaises. En ne prenant pas ces réalités en compte, Tshisekedi contribue à un immobilisme dangereux, à un renoncement à la prise de responsabilité que la fonction présidentielle exige.

La faillite de l'État et la dégradation des valeurs : Un système politique
déconnecté du peuple

Mgr Dieudonné Madrapile Tanzi, dans son discours, a mis en lumière la dégradation des valeurs fondamentales au sein de la classe politique congolaise. Il dénonce une époque où la fidélité aux promesses et aux engagements se réduit de manière inquiétante, et où les dirigeants semblent de plus en plus déconnectés des préoccupations du peuple.

Selon lui, la fidélité et la persévérance de la bienheureuse Anuarite Nengapeta, qui est célébrée à Isiro, devraient servir de modèle pour un renouveau moral et éthique, non seulement pour les leaders religieux mais aussi pour les dirigeants politiques et la société dans son ensemble.

Cette réflexion met en évidence l'absence de responsabilité et de rigueur au sein du gouvernement congolais. La classe politique semble de plus en plus prise dans une spirale de corruption, de clientélisme et de tribalisme, ce qui empêche toute avancée significative en termes de gouvernance et de développement.

Le système politique congolais, rongé par ces maux, n'est plus capable de protéger et de servir les citoyens. Le gouvernement semble plus préoccupé par ses alliances et ses intérêts personnels que par la résolution des problèmes urgents auxquels le pays est confronté.

La guerre à l'Est, l'une des crises majeures de la RDC, est exacerbée par des alliances douteuses avec des groupes comme les FDLR et l'engagement dans des actions militaires étrangères, comme l'envoi de troupes burundaises et de la SADC.

Plutôt que de mener une lutte contre les groupes armés pour assurer la sécurité et la paix, le gouvernement semble utiliser la guerre comme un instrument politique. La corruption au sein des institutions et le manque de transparence dans la gestion des ressources naturelles et humaines contribuent à l'aggravation de cette crise.

Le peuple congolais, privé de l'exercice de ses droits fondamentaux, souffre des dérives d'un gouvernement plus soucieux de ses intérêts personnels et de ses alliances stratégiques douteux que de son rôle de protecteur de la nation.

L'Eglise comme acteur moral : Un appel à la responsabilité dans un
système corrompu

L'intervention de Mgr Tanzi n'est pas simplement une dénonciation, mais un appel à une rédemption morale et spirituelle de la classe politique congolaise. En rappelant la fidélité d'Anuarite Nengapeta, Mgr Tanzi incite les dirigeants à revenir aux principes éthiques fondamentaux et à tenir leurs promesses, non seulement devant Dieu, mais aussi devant le peuple congolais.

Cet appel s'adresse à la conscience des responsables politiques, les exhortant à ne pas se laisser emporter par les compromissions et à retrouver un sens profond de la responsabilité, de l'engagement et de la fidélité.

Cependant, bien que l'Église catholique puisse jouer un rôle moral important en rappelant les valeurs chrétiennes et humaines, elle n'a pas la capacité d'imposer une réforme politique structurelle. L'Église, par son enseignement, peut guider les consciences, mais elle ne peut résoudre les problèmes de gouvernance ou de gestion des conflits en RDC.

Ce sont les dirigeants politiques eux-mêmes qui doivent prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la guerre, reconstruire la confiance avec le peuple et garantir un État de droit.

La guerre à l'Est : Un problème politique avant tout

La guerre qui ravage l'Est de la RDC est avant tout un problème politique. Elle n'est pas simplement une question de violence et de conflits armés, mais également une conséquence directe de la mauvaise gestion politique, des alliances géopolitiques douteuses et du manque de réformes internes.

Le gouvernement congolais, en s'alliant avec des groupes armés comme les FDLR, en recrutant des mercenaires et en faisant appel à des troupes étrangères, semble perpétuer une dynamique de guerre qui profite à des intérêts extérieurs tout en alimentant la souffrance du peuple congolais.

La demande de Tshisekedi de prier pour un "miracle" peut apparaître comme une fuite de responsabilité. Si la prière peut être une source de réconfort spirituel, elle ne constitue pas une solution aux crises politiques et militaires qui secouent le pays.

La guerre à l'Est, en particulier, doit être abordée par des négociations, un dialogue politique, des actions diplomatiques et une véritable volonté de paix.

Les dirigeants doivent renoncer aux alliances compromettantes et privilégier les intérêts du peuple congolais, en cherchant à résoudre les causes profondes du conflit.

Le discours de Tshisekedi à Isiro et l'intervention de Mgr Dieudonné Madrapile Tanzi illustrent les failles profondes du système politique congolais. L'appel à un "miracle" pour mettre fin à la guerre à l'Est est symptomatique d'un gouvernement qui semble incapable d'assumer ses responsabilités.

L'appel de l'évêque, quant à lui, rappelle l'importance de la fidélité et de l'engagement moral, mais ne peut pas à lui seul résoudre les problèmes structurels de la RDC. La véritable solution réside dans une réforme en profondeur du système politique, un retour aux valeurs fondamentales de la responsabilité et de la transparence, ainsi qu'un dialogue national sincère pour mettre fin aux conflits et garantir un avenir meilleur pour le peuple congolais.

Mgr Dieudonné Madrapile Tanzi, évêque d'Isiro.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/L-Appel-de-Tshisekedi-a-un-miracle-et-la-critique-de-Mgr-Dieudonne-Madrapile.html

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