Réagissant aux propos de Thérèse Kayikwamba, Ministre des Affaires étrangères de la RDC, lors d'un briefing du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC, Rwamucyo a déclaré : " La RDC doit arrêter de blâmer ses problèmes sur les autres ". Il a souligné que la RDC était confrontée à des défis politiques et sécuritaires depuis bien avant l'indépendance du Rwanda en 1962.
Selon lui, le moment est venu pour la RDC de prendre pleinement en main ses propres problèmes internes et de les aborder de manière honnête et systématique. Kayikwamba avait accusé le Rwanda de ne pas respecter l'intégrité territoriale de la RDC et de soutenir les rebelles du M23, un groupe armé actif dans l'est du Congo.
Rwamucyo a vigoureusement réfuté ces allégations, affirmant que le Rwanda n'est pas responsable de la création des groupes armés qui opèrent en RDC. " Le Rwanda n'est pas responsable de l'existence de groupes comme CODECO, ADF, Zaire, Nyatura, et bien sûr, le M23 ", a-t-il insisté. Il a cité un rapport de démobilisation congolais de décembre dernier, qui a documenté l'existence de 250 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers opérant en RDC.
Il a également rappelé que bien que l'intégrité territoriale de la RDC doit être respectée, celle du Rwanda devrait également l'être. " La RDC est restée un point de départ pour des attaques contre le Rwanda depuis 30 ans ", a-t-il affirmé, en faisant référence aux Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), une milice responsable de plusieurs attaques sur le sol rwandais et composée des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi.
Le diplomate rwandais a condamné la persistance de la RDC à maintenir et soutenir les FDLR. " Pourquoi la RDC continue-t-elle de préserver, de soutenir et de maintenir les FDLR ? ", a-t-il demandé, ajoutant que la solution était simple : " Désengager et démanteler les FDLR, qui sont intégrées dans votre armée, et la paix s'installera dans la région. "
Selon Rwamucyo, la neutralisation des FDLR et la cessation de toute collaboration avec les forces armées congolaises sont essentielles pour trouver une solution durable aux conflits dans la région. Il a également dénoncé les violations massives des droits de l'homme commises par les FDLR, notamment les violences sexuelles, le nettoyage ethnique, et autres atrocités dans l'est de la RDC.
Enfin, Rwamucyo a condamné les persécutions contre les communautés tutsi congolaises, qualifiant cela d'" obstacle fondamental " de la paix en RDC. " Les discours de haine, l'exclusion, la discrimination et la violence contre cette communauté doivent être traités comme une composante centrale de toute solution durable ", a-t-il conclu.
Alain-Bertrand Tunezerwe