Cette réaction fait suite à des articles de presse, y compris un reportage de National Geographic, qui affirmaient une augmentation de 60 % des niveaux de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2) dans le lac, ce qui, selon ces sources, pourrait accroître le risque d'une éruption catastrophique, mettant en danger les communautés environnantes.
Eric Mudakikwa, le Directeur de la Division des Analyses Environnementales et du Suivi du Lac Kivu au REMA, a précisé que les données les plus récentes, provenant d'une étude réalisée en 2018, montrent que les concentrations de gaz dans le lac sont stables.
"Il n'y a pas d'augmentation significative des gaz stockés sous le Lac Kivu car le pays a activement extrait le gaz méthane comme mesure préventive pour réduire le risque d'explosion," a déclaré Mudakikwa au quotidien rwandais The New Times.
En réponse aux préoccupations selon lesquelles l'extraction de gaz méthane pourrait déclencher une explosion, Mudakikwa a rassuré que ce processus est soigneusement contrôlé pour éviter toute perturbation des couches du lac.
"Il est faux de dire que l'extraction du gaz pourrait provoquer une explosion dans le Lac Kivu. L'extraction est réalisée sans perturber la stabilité des couches du lac," a-t-il affirmé.
Mudakikwa a également souligné les efforts continus du gouvernement pour assurer la sécurité des communautés autour du lac.
Depuis 2018, un laboratoire dédié surveille quotidiennement le Lac Kivu, et des stations sismiques ont été installées pour détecter précocement toute menace, notamment en provenance du Nyiragongo, un volcan actif connu pour son potentiel à provoquer des perturbations.
"Il n'y a aucun risque de surprise car nous maintenons une collaboration étroite avec la République Démocratique du Congo sur les questions liées aux tremblements de terre et aux éruptions du Nyiragongo," a-t-il ajouté.
Le Lac Kivu, en plus d'être une source importante de gaz méthane, soutient également la pêche et le tourisme, offrant des opportunités aux communautés locales tant au Rwanda qu'en RDC.
"Le lac n'est pas une menace ; c'est plutôt un atout pour le tourisme et les moyens de subsistance locaux," a souligné Mudakikwa.
D'après les données officielles de l'étude réalisée en 2018, environ 0,2 kilomètre cube de gaz méthane a été extrait du Lac Kivu, qui recèle une réserve estimée entre 55 et 60 kilomètres cubes de ce gaz, ainsi que 270 à 300 kilomètres cubes de dioxyde de carbone.
S'étendant sur une superficie de 2 700 kilomètres carrés, le Lac Kivu est bordé par plusieurs districts rwandais, notamment Rubavu, Rutsiro, Karongi, Nyamasheke et Rusizi, faisant de lui un élément naturel d'une grande importance pour la région.
Franck_Espoir Ndizeye