
Le président Tshisekedi, satisfait de cette mise en scène, arborait un sourire complice, conférant ainsi à l'artifice diplomatique l'apparence d'une légitimité. Mais ce règne de complaisance médiatique est désormais révolu : la presse internationale, jadis servile et accommodante, s'est retournée contre lui, scrutant avec rigueur ses contradictions et exposant au grand jour ses faux-semblants.
Dans cette lumière impitoyable, le vernis s'effrite et le roi se trouve nu, démasqué devant l'opinion mondiale, laissant apparaître l'ampleur du décalage entre l'image soigneusement cultivée et la réalité tangible de sa gouvernance.
A Bruxelles, sur la tribune du Global Gateway Forum, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s'est offert une prestation qui, au regard de la presse internationale, confine au ridicule diplomatique.
Dans un contexte où la région des Grands Lacs est en proie à une violence endémique et à des tensions régionales exacerbées, son discours, présenté comme un plaidoyer pour la paix, est présenté comme une vulnérabilité criante et un décalage inquiétant entre les paroles et les réalités du terrain.
Faisant fi de ses antécédents discursifs, qui l'ont vu menacer le Rwanda de représailles sévères et présenter le président Kagame comme un " Hitler africain " lors de la campagne électorale de décembre 2023, le chef de l'État congolais a tendu la main à Kigali. Dans une emphase théâtrale, il affirmait n'avoir jamais affiché " d'attitude belliqueuse à l'égard du Rwanda, de l'Ouganda ou de nos autres voisins ".
Cependant, cette posture diplomatique apparaît comme un artifice fragile. Elle occulte des faits désormais établis : la RDC a engagé une option militaire coûteuse et inefficace, ses forces sur le terrain sont démoralisées et mal équipées, et l'AFC/M23 continue sa progression, indifférent aux gesticulations de Kinshasa.
La mémoire des observateurs ne saurait être escamotée : Tshisekedi oublie commodément ses propos incendiaires antérieurs et le retournement de sa position, qui fragilise la crédibilité de sa parole et sape la confiance des militaires et des partenaires régionaux.
Les critiques ne se sont pas fait attendre. Bob Kabamba, politologue à l'université de Liège et spécialiste de la région des Grands Lacs, souligne que ce discours traduit un Président " aux abois ", incapable de reconnaître l'échec de la voie militaire, cherchant simplement à gagner du temps.
Son invitation à Kagame pour demander le retrait du M23, dans un contexte où le dialogue entre Kinshasa et Kigali se déroule déjà à Washington, apparaît non seulement surréaliste mais déstabilisante, car elle remet en cause l'autorité et la cohérence de la diplomatie congolaise.
Ce revirement risque également d'exacerber les tensions internes. Les militaires congolais, engagés dans des combats difficiles et peu soutenus, voient leur motivation s'éroder face à l'incertitude et à l'incohérence de leur commandement suprême.
Les déclarations de Tshisekedi envoient un signal alarmant à ses généraux : il ne croit pas en eux, il méconnaît les réalités du terrain, et, pire encore, il semble improviser sa politique au gré des circonstances. Cette posture augmente non seulement les risques des dissensions internes, mais révèle également les limites d'un Président novice, dont l'ascension à la magistrature suprême s'est faite sans expérience notable dans l'administration publique ni dans le secteur privé, et dont la carrière est marquée par des compromissions répétées.
En définitive, le discours de Bruxelles illustre la fragilité d'une diplomatie de façade et l'incapacité de masquer par des paroles grandiloquentes l'échec d'une stratégie mal pensée.
La presse internationale, avec une lucidité sans concession, ne s'y est pas trompée et met en lumière la dissonance entre la rhétorique présidentielle et la réalité du terrain.
Félix Tshisekedi, en cherchant à se draper dans la tenue du pacificateur, révèle paradoxalement toutes ses failles : manque de préparation, méconnaissance des enjeux régionaux et fragilité politique. Ce spectacle, loin de rassurer, impose une interrogation cruciale sur la capacité du leadership congolais à conduire la paix et à restaurer l'autorité de l'État dans l'Est du pays.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/La-presse-internationale-se-paye-Tshisekedi.html