Au Global Gateway Forum de Bruxelles, il ne se contente pas d'exposer ses idées : il réécrit l'histoire, déplace les lignes de la responsabilité et manipule les perceptions avec une virtuosité déroutante. Il prétend, à la face du monde, n'avoir jamais affiché la moindre posture belliqueuse à l'égard du Rwanda, de l'Ouganda ou de l'un quelconque des neuf voisins.
Et pourtant, ses propres déclarations passées, immortalisées dans les archives et sur les réseaux sociaux, témoignent d'un tout autre visage : celui d'un homme qui se vantait de pouvoir " atteindre Kigali depuis Goma " et " déloger le Président Kagame ", des propos dont la résonance récurrente ' à la moindre escarmouche' démontre qu'ils n'ont jamais été de simples exagérations rhétoriques.
Plus grave encore, l'épisode de Luanda demeure une illustration patente de cette stratégie de diversion : en intimant à sa ministre des Affaires étrangères, Marie- Thérèse Kayikwamba, de refuser la signature de l'accord de neutralisation des FDLR, Tshisekedi a non seulement torpillé la médiation angolaise, mais a sciemment reporté sur le Président Kagame la responsabilité d'un blocage dont il était lui-même l'initiateur.
Une inversion des responsabilités qui ne relève plus de l'oubli, mais d'une tactique délibérée destinée à confondre les esprits et à masquer les échecs de sa propre diplomatie.
Il serait illusoire de croire que ces manœuvres oratoires puissent apaiser les tensions régionales ou rétablir la confiance des partenaires internationaux. En sabotant des plateformes stratégiques telles que Washington et Doha, en instrumentalisant les symboles de la coopération internationale et en feignant l'innocence face à ses propres turpitudes, Tshisekedi révèle une diplomatie en crise, incapable de conjuguer ambition et responsabilité.
Loin de rassurer, il compromet la crédibilité de la République démocratique du Congo, transforme des rendez-vous diplomatiques cruciaux en tribunes pour un théâtre de contradictions et exacerbe la suspicion des observateurs les plus avertis.
Ainsi se dessine le paradoxe tragique de son leadership : un Président qui se veut visionnaire mais qui se révèle prisonnier de ses propres mensonges, un acteur international qui prétend apaiser alors qu'il attise, et un chef d'État dont la mémoire sélective devient le miroir d'une politique où le verbe supplante la vérité.
La gravité des enjeux régionaux exige plus que des envolées rhétoriques : elle commande une assise morale et stratégique que Tshisekedi, à ce jour, peine à incarner. L'histoire, cependant, garde ses archives, et le temps, impitoyable, ne manquera pas de rappeler les dissonances entre paroles et actes.
Tite Gatabazi
