Les rues de plusieurs villes ont été investies par des manifestants, tandis que le gouvernement a réagi par l'instauration de coupures d'Internet, la mise en place d'un couvre-feu et le déploiement de forces militaires dans plusieurs zones.
La présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, candidate du Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1961, affrontait 16 candidats issus de partis d'opposition. Alors qu'un de leurs leaders, Tundu Lissu, reste en prison pour trahison, Luhaga Mpina, lui, candidat du deuxième plus grand parti d'opposition, s'est vu interdire de se présenter.
Selon l'organe électoral, cité par l'Associated Press, la présidente Hassan aurait obtenu 96,99 % des voix dans le décompte initial de huit circonscriptions. Le Parlement européen a dénoncé ces élections comme " ni libres ni équitables " et a appelé la communauté internationale à " rester ferme dans la défense de la démocratie et des droits humains ".
La situation a dégénéré mercredi après-midi lorsque des manifestants ont incendié un bus et une station-service, attaqué des postes de police et vandalisé des bureaux de vote. Amnesty International a signalé deux décès : un civil et un policier.
Le gouvernement n'a pas encore officiellement réagi aux pertes humaines. À Dar es Salaam, où se concentrent la plupart des manifestations, un couvre-feu a été instauré.
Les autorités ont également demandé aux fonctionnaires de travailler depuis leur domicile afin de limiter les déplacements non essentiels.
Malgré ces mesures, les protestations se sont poursuivies ce jeudi.