
Ce choix, inspiré par des calculs opportunistes et une vision court-termiste du pouvoir, a ouvert une brèche profonde dans l'architecture même de l'État, laissant s'infiltrer la duplicité, la violence et la cruauté au cur de ses forces censées assurer la sécurité nationale.
L'irréversibilité de cette décision se manifeste aujourd'hui dans les conflits internes, les règlements de comptes et les affrontements meurtriers, qui révèlent avec une implacable lucidité combien le pouvoir s'est lié, par aveuglement ou par ambition, à des acteurs dépourvus de toute éthique. Cette erreur monumentale, fruit d'un cynisme calculé, constitue un fardeau durable pour la légitimité et l'autorité de l'État, dont les effets délétères continueront de hanter la mémoire collective et les arcanes mêmes de la force armée.
Ce choix, d'apparence opportuniste, a ouvert la porte à une violence implacable et à des règlements de comptes qui, tel un venin insidieux, rongent le pouvoir de l'intérieur. Ce lundi 25 août à Mulongwe, dans le territoire d'Uvira, le sang a payé le prix de cette manuvre : un soldat des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) est tombé sous les balles et plusieurs civils innocents ont été frappés, témoins impuissants d'une dérive annoncée.
Il n'existe entre les Wazalendo et les forces loyalistes aucun lien autre que la cruauté et la brutalité. Leur instrumentalisme, pensé pour servir le pouvoir, se retourne aujourd'hui contre lui avec une force implacable. Les divisions internes, les trahisons larvées et les affrontements meurtriers ne sont plus des incidents isolés : ils sont le miroir sombre d'une erreur stratégique où l'éthique fut sacrifiée sur l'autel de l'opportunisme.
Ce drame est le symptôme d'une vérité plus large et inquiétante : qui s'allie à l'amoralité finit par en être consumé. Les illusions de contrôle et de pouvoir se dissolvent dans le tumulte des armes et le fracas des consciences trahies.
Mulongwe, dans sa tragique banalité, devient le symbole d'un régime pris au piège de ses propres compromissions, un régime où le sang et la peur rappellent avec force que la corruption morale engendre toujours ses fruits les plus amers.
L'histoire retiendra que l'ombre des Wazalendo continuera de hanter ce pouvoir tant qu'il persistera dans ses errements. Et tant que ce spectre rôdera, chaque balle tirée, chaque vie brisée ne sera que l'écho d'une erreur qui se voulait stratégique et qui s'est révélée, inexorablement, fatale.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Mulongwe-quand-la-faute-politique-se-mue-en-tragedie.html