Le feu, qui s'était déclaré lors d'un exercice militaire conjoint avec les forces kényanes, avait détruit plus de 4 000 hectares de végétation, causé d'importants dégâts aux cultures, au bétail et aux propriétés, et provoqué des problèmes respiratoires ayant sérieusement affecté les populations locales.
L'affaire avait alors provoqué un tollé lorsque l'un des soldats britanniques avait semblé reconnaître sa responsabilité dans un post sur les réseaux sociaux, déclenchant une enquête officielle de la 'Royal Military Police'. Les victimes avaient alors engagé une procédure judiciaire, dénonçant non seulement des pertes matérielles mais aussi des dommages environnementaux et sanitaires.
" Ce résultat est le meilleur que nous pouvions espérer compte tenu des circonstances. L'alternative aurait été de poursuivre le contentieux pendant près de huit ans, ce qui aurait été long et coûteux pour la majorité des plaignants ", a indiqué Kelvin Kubai, avocat représentant les victimes.
Malgré ce règlement, le montant moyen perçu par les victimes reste limité, autour de 22 000 shillings kenyans (environ 146 euros) par personne. " C'est une réussite, car c'est la première fois que nous gagnons un procès contre l'armée britannique au Kenya, mais le montant est si faible que c'est presque rien ", déplore Cate Waruguru, députée du comté de Laikipia.
Kelvin Kubai a néanmoins souligné que ce règlement constitue un signal positif, tout en plaidant pour que les zones d'entraînement militaire soient désormais séparées des espaces de conservation.
Une présence militaire controversée
Chaque année, l'Unité d'entraînement de l'armée britannique au Kenya (BATUK) dépense environ 400 000 dollars pour mener des exercices dans les vastes réserves de Laikipia et de Samburu. La question de l'impact de cette présence sur les communautés locales reste très controversée et fait actuellement l'objet d'un examen parlementaire au Kenya.
Vers la fin de la semaine dernière, le Haut-Commissariat britannique à Nairobi s'est dit " heureux " du règlement et a qualifié l'incendie d'" extrêmement regrettable ", tout en précisant que le Royaume-Uni ne reconnaissait aucune responsabilité légale dans cet incendie " d'origine accidentelle ", conformément à l'accord confidentiel conclu entre les parties, consulté par le média américain CNN.
IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Kenya-Plus-de-7-700-habitants-indemnises-apres-un-incendie-lie-a-l-armee.html
