Des Rwandais rapatriés de RDC racontent leur vie sous captivité des FDLR #rwanda #RwOT

Leur rapatriement fait suite aux résolutions d'une réunion tripartite entre le Rwanda, la République démocratique du Congo et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), tenue à Addis-Abeba le 24 juillet 2025.

Les 533 rapatriés avaient été confinés dans un environnement contrôlé par les FDLR dans l'est de la RDC, avant d'être transférés dans un camp temporaire à Goma, puis escortés en toute sécurité vers le Rwanda.

Des expériences éprouvantes en captivité

Parmi les rapatriés, Nyirahabimana Paradia, qui avait quitté le Rwanda en 1994 et résidait à Nyangezi, près de Bukavu dans le Sud-Kivu, a raconté l'atmosphère de peur dans laquelle vivaient les Rwandais sous l'emprise des FDLR.

" Si vous tentiez de retourner au Rwanda, ils vous menaçaient de mort ou d'emprisonnement. Aujourd'hui en RDC, être identifié comme Rwandais est encore plus dangereux, car des groupes comme les 'Wazalendo' enlèvent et tuent ", a-t-elle expliqué.

Elle a raconté qu'après avoir été visée pour un enlèvement, elle avait finalement trouvé refuge dans le camp administré par l'ONU, laissant derrière elle son enfant aîné. Ceci-dit, elle a encouragé les Rwandais encore présents en RDC à rentrer au pays, les rassurant sur la paix et la sécurité qui y règnent.

Musoni Bavugayabo François, rapatrié de Rwerere, a quant à lui raconté l'insécurité permanente à Rusayu, où des hommes armés circulaient la nuit pour enlever et attaquer les habitants.

" On nous disait que ceux qui rentraient au Rwanda étaient tués, mais par la suite, nous découvrions qu'ils étaient toujours vivants ", a-t-il indiqué.

De son côté, Egide Twagirumukiza, âgé de 65 ans, a également raconté qu'il vivait en RDC depuis 1994 sous la menace permanente des FDLR.

" Ils ne nous laissaient jamais rentrer. Toute tentative de départ était passible de mort ou d'emprisonnement ", a-t-il précisé.

Un nouveau départ au Rwanda

Accueillant les Rwandais rapatriés, le maire du district de Rubavu, Mulindwa Prosper, les a rassurés sur les progrès du pays et les a encouragés à se réintégrer rapidement et à profiter des opportunités qui s'offrent à eux.

" Vous trouverez un Rwanda transformé, fondé sur la paix, le développement et les perspectives d'avenir. Vous pourrez rejoindre des coopératives, bénéficier de services bancaires modernes et de programmes destinés aux femmes et aux jeunes. Dites à vos proches encore en RDC que les récits sur le Rwanda ne sont pas vrais ; vous constaterez par vous-mêmes la réalité des progrès ", a-t-il affirmé.

Les rapatriés ont été transférés au Centre de transit de Nyarushishi, situé dans le district de Rusizi, où ils résideront temporairement avant de reprendre une vie normale.

Ils s'ajoutent aux plus de 1 100 Rwandais rapatriés en mai 2025 dans le cadre d'initiatives similaires mises en œuvre par le HCR.

Au 6 août 2025, le HCR faisait état de 630 Rwandais toujours présents dans le camp temporaire de Goma, et de 31 autres dispersés entre Kitshanga, Karuba et Mweso.

Lors de leur arrivée, un soutien à la réintégration est accordé à chaque rapatrié. Les adultes de plus de 18 ans touchent 188 $, les mineurs 113 $, et un colis alimentaire d'une valeur de 40 800 F Rwf est fourni à chacun pour faciliter leur nouvelle installation au Rwanda.

Les rapatriés ont été transportés au Centre de transit de Nyarushishi, dans le district de Rusizi, où ils résideront temporairement avant leur réintégration dans la vie normale