La Belgique à l'épreuve de son propre passé #rwanda #RwOT

webrwanda
0

Bruxelles, aveuglée par une posture paternaliste d'un autre âge, s'érige en censeur d'un Rwanda dont l'ascension méthodique déjoue les prophéties de déclin qu'on lui avait trop hâtivement assignées. Pourtant, derrière ce vernis de vertu, la réalité est implacable : hier puissance tutélaire semant les graines du chaos dans la région des Grands Lacs, aujourd'hui donneuse de leçons oublieuse de ses forfaits, la Belgique persiste à s'accrocher à un récit biaisé, refusant de voir que l'Histoire ne s'écrit plus selon ses injonctions.

Mais à force de se voiler la face, elle risque de se heurter à l'évidence : le Rwanda n'a que faire des jugements obsolètes d'un ancien maître déchu, et c'est désormais sur la scène des nations stratèges qu'il trace son propre destin.

Avec une ferveur presque obsessionnelle, le gouvernement belge déploie une mobilisation sans relâche, orchestrant une campagne à grande échelle contre le Rwanda, comme si le fracas de son indignation pouvait faire oublier les ombres de son propre passé.

Cette ardeur à pourfendre Kigali surprend d'autant plus que la Belgique porte une responsabilité historique écrasante dans les tragédies qui continuent d'endeuiller la région des Grands Lacs.

À cet égard, l'ébahissement est de mise face à une posture qui confine à l'amnésie sélective, une indignation à géométrie variable où le juge d'hier tente maladroitement de se parer des vertus du justicier d'aujourd'hui.

Alain Destexhe, ancien sénateur belge, ne s'y trompe pas lorsqu'il rappelle avec justesse que la Belgique est particulièrement mal placée pour donner des leçons au Rwanda. Pourtant, Bruxelles s'obstine dans son aveuglement, s'arc-boutant sur des schémas éculés et des postures moralisatrices dont elle-même ne peut s'exonérer.

Plus grave encore, cette cécité volontaire s'accompagne de soutiens avérés aux forces négatives qui déstabilisent la région, alimentant les foyers de discorde et retardant toute dynamique de pacification.

À cela s'ajoute l'entretien insidieux d'un noyau dur du négationnisme à l'égard du génocide contre les Tutsi de 1994, une attitude qui, loin d'être anodine, confine à une complaisance coupable envers les discours révisionnistes.

Au lieu de regarder en face ses propres responsabilités et d'adopter une posture de rigueur intellectuelle et morale, la Belgique s'enferme dans une rhétorique biaisée, érigeant en adversaire celui qui a su se relever, bâtir et se hisser avec brio parmi les nations stratèges du continent. Mais l'histoire, implacable, finira par révéler les incohérences de ceux qui prétendent écrire le récit des autres tout en escamotant les pages les plus sombres du leur.

Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères de la Belgique

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-Belgique-a-l-epreuve-de-son-propre-passe.html

Enregistrer un commentaire

0Commentaires

Enregistrer un commentaire (0)