La présidence angolaise, qui agit en qualité de médiateur dans le cadre des pourparlers de paix entre le Rwanda et la RDC, a précisé que cet entretien s'est déroulé par téléphone. Lors de cette conversation, Le président Lourenço était entouré de hauts responsables du ministère des Affaires étrangères, ainsi que d'experts en matière de défense, ayant récemment participé aux négociations de Luanda entre les deux pays voisins, qui ont eu lieu le 25 novembre 2024.
L'Angola, soutenue par l'Union Africaine, joue un rôle crucial dans la médiation entre le Rwanda et la RDC pour apaiser les tensions dans cette région en proie à des violences récurrentes. Cette conversation entre les présidents Kagame et Lourenço fait suite à celle tenue le 27 novembre entre João Lourenço et Félix Tshisekedi, président de la RDC. Ce dernier a eu lieu deux jours après que des délégations du Rwanda, de la RDC et de l'Angola se soient entendues sur un plan d'action visant à démanteler le groupe terroriste FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), un groupe armé considéré comme une menace dans la région.
Les trois pays ont convenu que l'éradication des FDLR se déroulera en trois phases distinctes, sur une période de trois mois. La première phase, qui durera 15 jours, visera à analyser les risques liés aux FDLR, localiser ses bases et identifier ses stocks d'armements.
La deuxième phase sera marquée par des attaques systématiques contre les FDLR et ses groupes affiliés, sous la supervision d'un organisme de sécurité dirigé par l'Angola. C'est après que le Rwanda pourrait revoir ses mesures de défense mises en place à sa frontière avec la RDC, afin d'évaluer l'impact de ces actions.
Enfin, la troisième phase consistera au rapatriement des combattants des FDLR au Rwanda et leur réintégration dans la société, tout en poursuivant les efforts de normaliser les relations tendues entre le Rwanda et la RDC, qui ont pris un tournant difficile au début de l'année 2022.
Cependant, bien que les pourparlers du 25 novembre aient permis des avancées notables sur la question des FDLR, le groupe M23, qui reste une source majeure de tension entre les deux pays, n'a pas été abordé lors de cette rencontre. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, l'ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a précisé que ce sujet sera traité lors des futures discussions entre les délégations des trois pays. Il a souligné : " Nous avons convenu de nous rencontrer à nouveau pour résoudre cette question, car nous avons identifié trois problèmes de sécurité entre le Rwanda et la RDC, dont la démolition des FDLR, la levée de nos mesures de défense, et le dernier problème, celui du M23. " a-t-il souligné.
Le président Lourenço déploie des efforts considérable pour organiser une rencontre directe entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi. L'objectif de cette initiative est de parvenir à un accord définitif sur la sécurité dans l'est de la RDC, un accord qui, selon les analystes, pourrait être un tournant décisif pour restaurer la paix dans cette région dévastée par des années de conflits.
Alain Bertrand Tunezerwe