Dans une réaction publiée sur son compte X le 23 novembre 2024, Nduhungirehe a qualifié les accusations portées contre le Rwanda, en particulier celles concernant les chiffres soi-disant exagérés sur les pertes humaines à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), de diffamation flagrante et grotesque. La députée belge aurait avancé un chiffre de 10 millions de morts, une estimation qui a été immédiatement contredite par Nduhungirehe. Le Ministre a souligné qu'un autre représentant de la RDC à New York aurait même évoqué le chiffre de 15 millions de morts, un chiffre " cocasse " selon lui, puisqu'il est plus élevé que la population totale des provinces du Nord et du Sud Kivu réunies.
" D'autres responsables congolais parlent de 6, 8, 10, 12 ou même 15 millions de morts, modifiant ces chiffres à leur guise, comme s'il s'agissait d'une simple manipulation de chiffres. Cette cacophonie congolaise, fondée sur des chiffres inventés, est tout simplement indécente ", a-t-il déclaré.
Le Ministre a également réfuté le chiffre de 7 millions de déplacés, avancé par certains officiels congolais, qu'ils attribuent aux actions du groupe M23. Nduhungirehe a rappelé que les statistiques des Nations Unies sur les déplacés internes en RDC font état de 7,2 millions de déplacés dans tout le pays, englobant non seulement l'est de la RDC mais aussi Kinshasa et d'autres provinces. En réalité, le nombre de déplacés dans la seule province du Nord Kivu, en raison des violences générées par une multitude de groupes armés, y compris les FARDC, les FDLR et les milices Wazalendo, était d'environ 1,781 million de personnes au 30 septembre 2024.
De plus, le Ministre a précisé qu'au cours des 18 mois précédant cette date, près de 865 000 déplacés étaient retournés chez eux, ce qui témoigne de la réalité complexe du terrain. "La solution à cette crise humanitaire est claire : il ne s'agit ni de mentir ni de manipuler les chiffres, mais de prendre des mesures concrètes", a affirmé Nduhungirehe.
Le Ministre a conclu en appelant à une approche politique et diplomatique pour résoudre la crise dans l'est de la RDC. Il a réitéré que la véritable solution à cette crise humanitaire ne réside pas dans la manipulation des chiffres ou l'intensification des mesures militaires de Kinshasa, mais plutôt dans un engagement ferme du gouvernement congolais à neutraliser le groupe FDLR, responsable du génocide contre les Tutsi, et à engager un dialogue direct et constructif avec le M23.
"Le seul chemin vers une solution durable passe par la défaite du groupe FDLR et par des négociations sérieuses pour traiter les causes profondes du conflit. Le gouvernement congolais doit prendre ses responsabilités et uvrer pour la paix, plutôt que de continuer à se livrer à des accusations sans fondement contre le Rwanda", a conclu le Ministre Nduhungirehe.
Alain Bertrand Tunezerwe