Le virus de Marburg qui se caractérise par une fièvre hémorragique, a été signalé pour la première fois le 27 septembre 2024. Au 19 octobre, les autorités sanitaires rwandaises avaient recensé 62 cas, dont 44 guérisons, 15 décès, et trois personnes toujours sous traitement.
Selon les données du ministère de la Santé, le nombre de nouveaux cas est resté stable au cours des deux premières semaines, avant de diminuer de 50 % lors de la troisième semaine. Entre le 14 et le 20 octobre, les infections ont chuté de 92 %, marquant une nette amélioration dans la gestion de l'épidémie.
En réponse à l'apparition du virus, les États-Unis avaient, dès fin septembre, conseillé à leur personnel diplomatique au Rwanda de travailler à distance. En octobre, ils ont introduit des tests obligatoires pour tous les voyageurs en provenance du pays.
Malgré ces précautions, les autorités rwandaises ont mis en place un ensemble de mesures rigoureuses, comprenant un accès rapide aux soins, des campagnes de vaccination et un suivi systématique des cas contacts. Grâce à ces actions, aucun nouveau cas ou décès n'a été enregistré depuis six jours, une évolution encourageante dans la lutte contre le virus.
Lors d'une conférence de presse tenue le 20 octobre 2024, Tedros Adhanom Ghebreyesus a fermement condamné les restrictions de voyage imposées par certains pays : " L'OMS ne soutient pas les suspensions de voyages touristiques ou commerciaux vers le Rwanda. Cette décision est injustifiée et pourrait nuire à l'économie du pays. Nous demandons à ces nations de revoir leur position. "
De son côté, le ministre rwandais de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana, s'est montré optimiste quant à la maîtrise prochaine de l'épidémie. " Cela fait près de six jours qu'aucun nouveau cas ou décès n'ait été signalé. C'est un signe encourageant, mais cela ne signifie pas que l'épidémie est terminée. Nous devons continuer à renforcer nos efforts pour identifier les personnes potentiellement exposées et parvenir à une éradication complète ", a-t-il déclaré.
Le Dr Nsanzimana a également précisé que le premier cas de Marburg au Rwanda avait probablement été causé par un contact avec des chauves-souris dans une grotte, une situation similaire à celle observée lors d'une précédente épidémie dans la région en 2014.
L'OMS a salué la réponse du Rwanda à l'épidémie, affirmant que les mesures de gestion et les traitements utilisés pourraient servir de modèle pour lutter contre d'autres épidémies à l'avenir. Le ministère de la Santé a indiqué qu'il faudra 42 jours sans aucun nouveau cas pour que l'épidémie soit officiellement déclarée terminée.
Cette mobilisation rapide et efficace laisse espérer un contrôle total de la situation dans les semaines à venir, au moment où le Rwanda continue d'intensifier ses efforts pour éradiquer définitivement le virus de Marburg.
Alain-Bertrand Tunezerwe