Le Sous-secrétaire général des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, en visite ce week-end en RDC, a déclaré que la date du 31 décembre 2024, initialement envisagée pour le retrait total des troupes de la Monusco, n'a jamais été officiellement approuvée par toutes les parties concernées.
" Je veux dissiper cette rumeur, car elle n'a jamais été confirmée ni par les autorités, ni par nous, ni par le Conseil de sécurité. Nous sommes actuellement dans une phase de consultation et la situation humanitaire reste très préoccupante. Nous avons rencontré des membres de la société civile, qui nous ont tous demandé de rester, notamment en Ituri ", a déclaré M. Lacroix à Kinshasa.
Les autorités congolaises ont récemment demandé à la Monusco de reconsidérer son plan de retrait, bien que la mission ait déjà commencé son désengagement, en particulier dans le Sud-Kivu, où elle s'est entièrement retirée, laissant la responsabilité à l'armée congolaise.
La société civile en Ituri accuse la MONUSCO de complaisance face aux massacres des Hema par leurs voisins du groupe armé CODECO.
Ces critiques se font également entendre à l'Est de la RDC, où les communautés tutsi et banyamulenge dénoncent une discrimination systématique et un manque de protection contre les violences qu'elles subissent.
La passivité perçue des forces de l'ONU dans ces crises suscite de plus en plus de mécontentement parmi les populations affectées.
En 2023, des manifestations violentes ont éclaté au Nord et au Sud-Kivu, les habitants réclamaient le départ de cette mission, présente en RDC depuis 1999.
Cependant, en juillet 2023, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, avait informé l'ONU de la nécessité de " retarder le processus de retrait " de la Monusco en raison de l'escalade de la violence dans le Nord-Kivu.
Selon Gratien Iracan, député de la province de l'Ituri, " 60 % de la province est entre les mains de groupes armés et échappe au contrôle de l'armée congolaise ".
Bazikarev