Cette déclaration a été faite le 28 juillet 2024 à Washington D.C., lors d'une conférence sur la révision des politiques de suppression des taxes sur certains produits en provenance des pays d'Afrique subsaharienne, dans le cadre de l'AGOA (African Growth and Opportunity Act).
Paluku a déclaré : " Les FDLR sont des combattants qui étaient au Rwanda en 1994, il y a 30 ans. Celui qui avait 30 ans en a maintenant 60, celui qui en avait 40 en a maintenant 70. La plupart des commandants de ce groupe sont âgés de 70 ans. Quelle menace représentent-ils encore pour la sécurité du Rwanda ? "
Les propos de Paluku sur les FDLR sont similaires à ceux exprimés par le président Félix Tshisekedi, ainsi que par le ministre des Affaires étrangères et le porte-parole du gouvernement congolais, visant à démontrer que ce groupe armé ne constitue pas une menace significative.
En réponse, le gouvernement rwandais a publié un communiqué affirmant que, bien que le gouvernement de la RDC minimise le problème des FDLR, ce groupe continue de semer la propagande génocidaire dans la région.
Le Rwanda souligne que les fonds obtenus par les FDLR à travers le commerce de l'or, de la drogue, du bois, de la chasse et de la pêche, ainsi que par la collecte de taxes illégales, renforcent leur capacité à mener des opérations.
Le communiqué précise : " Le président Tshisekedi prétend que les FDLR ne sont plus une menace pour le Rwanda, mais ce groupe continue de propager des idées génocidaires dans la région, en toute liberté. L'argent qu'il obtient du commerce illégal renforce leur capacité à recruter de nouveaux combattants et à mener des attaques. "
Le communiqué rappelle également que le groupe a collaboré avec les forces armées de la RDC en octobre 2019 pour attaquer la région de Musanze, au nord du Rwanda, tuant 14 civils.
En mars, mai et juin 2022, les FDLR ont de nouveau lancé des attaques dans cette région, endommageant les biens des habitants.
Un rapport des experts de l'ONU publié en juillet 2024 indique que les FDLR ont été renforcées par le gouvernement congolais depuis 2022, notamment après la reprise des combats par le groupe M23.
Les FDLR ont reçu des équipements militaires, dont des armes, et ont recruté de nouveaux combattants, y compris des Rwandais et des Congolais.
Le rapport précise que, après avoir perdu de nombreux combattants lors des combats avec les forces congolaises, les FDLR ont intégré environ 600 nouveaux membres, principalement des Congolais, formés au centre de Mihanja dans le territoire de Masisi, dès janvier 2024.
Le rapport conclut : " Fin janvier 2024, environ 600 nouveaux combattants, principalement des Congolais, ont reçu une formation militaire au centre de Mihanja, dans le territoire de Masisi, et ont rejoint les FDLR pour remplacer ceux tombés au combat. "
La communauté internationale, sur la base de ce rapport et d'autres précédents, demande au gouvernement congolais de cesser sa collaboration avec les FDLR.
Le Rwanda, pour sa part, demande également la fin de ce soutien et rappelle qu'il ne tolérera pas les menaces à sa sécurité.
Bazikarev
Source : https://fr.igihe.com/Washington-Un-ministre-congolais-qualifie-les-sinistres-rebelles-FDLR-de.html
