Des foules, principalement composées de jeunes, se sont mobilisées dans plusieurs grandes villes, dont Dar es Salaam, la capitale économique, réclamant des réformes électorales et dénonçant l'exclusion de certains candidats de l'opposition.
Candidate du Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir depuis plusieurs décennies, Samia Suluhu Hassan semble bien partie pour décrocher la victoire.
Face à la reprise des manifestations vendredi, les autorités ont prolongé le couvre-feu nocturne et maintenu la coupure d'internet, compliquant la vérification des informations circulant sur les réseaux sociaux. La police a eu recours au gaz lacrymogène pour disperser les foules, tandis que plusieurs bureaux et bâtiments publics ont été vandalisés plus tôt dans la semaine.
Dans un message diffusé à la télévision d'État, le ministère des Affaires étrangères a assuré que le gouvernement surveillait la situation et prenait " les mesures nécessaires pour maintenir la stabilité ", soulignant que ces mesures étaient temporaires et destinées à protéger les citoyens et les biens.
Un bilan humain incertain
Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude face aux informations faisant état de victimes et ont appelé les forces de sécurité à la retenue. Selon le porte-parole des droits humains de l'ONU, Seif Magango, des rapports crédibles indiqueraient qu'au moins dix personnes ont été tuées à Dar es Salaam, Shinyanga et Morogoro.
Amnesty International a précisé qu'elle ne pouvait pas vérifier ces chiffres de manière indépendante en raison des restrictions sur Internet. Les hôpitaux et autorités locales n'ont pas fourni de données officielles sur le nombre de victimes.
Le principal parti d'opposition, CHADEMA, qui avait boycotté les élections après l'arrestation de son leader Tundu Lissu pour haute trahison, affirme que " des centaines de personnes " ont perdu la vie, sans confirmation de la part du gouvernement.
Selon la Commission électorale nationale, les résultats de 80 des 100 régions ont déjà été comptabilisés, la présidente Samia Suluhu Hassan affichant une avance confortable. Ses principaux rivaux, Tundu Lissu (CHADEMA) et Luhaga Mpina (ACT-Wazalendo), n'ont pas pu participer, le premier étant détenu, le second disqualifié pour des motifs juridiques.
Sur l'île semi-autonome de Zanzibar, Hussein Mwinyi, candidat du CCM, a été déclaré vainqueur avec près de 80 % des suffrages. Si l'opposition critique le déroulement du scrutin, les autorités insistent sur sa régularité et sa transparence.
IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Tanzanie-les-manifestations-post-electorales-se-poursuivent-malgre-les.html