Cette information a été révélée le 30 octobre 2025, lors de la comparution des responsables de la BRD devant la Commission parlementaire chargée des terres, de l'agriculture, de l'élevage et de l'environnement.
Le marché du carbone permet aux pays en développement, qui contribuent le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, de conclure des accords avec des nations plus riches. Ces dernières financent des initiatives visant à réduire les émissions, compensant ainsi une partie de leurs propres émissions. Parmi ces initiatives figurent la plantation d'arbres, la conservation des forêts, la protection de la biodiversité et la promotion d'énergies renouvelables.
Dans ce marché, les acheteurs acquièrent volontairement des crédits carbone, chaque crédit équivalant à une tonne de CO₂. Leur prix varie généralement entre 40 et 80 dollars selon le type de projet et les accords conclus. Selon la BRD, cette démarche constitue un levier financier majeur pour soutenir la durabilité environnementale et contribuer à l'objectif national de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 38 % d'ici 2030.
Innocent Gatete, responsable des projets stratégiques et de leur mise en œuvre à la BRD, a précisé que la banque est déjà inscrite sur le marché du carbone et figure parmi les premières institutions rwandaises à en bénéficier. La BRD a déjà reçu un premier paiement de 214 000 dollars (environ 310 millions de F Rwandais) et prévoit de percevoir plus de 2 millions de dollars d'ici décembre 2025, suivis de 16 millions de dollars en 2026.
" Ces fonds nous permettent d'étendre nos projets et d'améliorer là où nous avions rencontré des difficultés. Ils contribueront également à résoudre la problématique de l'énergie de cuisson, grâce à des subventions prévues à cet effet ", a déclaré Gatete. Il a ajouté que le Rwanda avait vendu ses crédits carbone à 15 dollars la tonne, mais s'attend à négocier des prix plus élevés dans le futur.
Parmi les projets de la BRD ayant généré des crédits carbone figure 'Cana Uhendukiwe', qui a fourni des solutions d'énergie solaire à 510 847 ménages et attiré un investissement de 48,94 millions de dollars.
Un autre projet, EAQIP 3B (Tekera Aheza), qui devrait se terminer en 2026, a déjà utilisé 73 % de son budget. Il distribue des foyers améliorés aux ménages, contribuant à réduire les émissions de carbone. EAQIP devrait permettre de diminuer plus de 600 000 tonnes de gaz à effet de serre et générer plus de 10 millions de dollars, réinvestis dans des programmes d'énergie renouvelable, des technologies de cuisson améliorées et la production de combustibles propres.
La BRD encourage également le secteur privé à solliciter des prêts pour des initiatives vertes similaires. Elle a par exemple financé un projet gouvernemental pour la construction de 17 000 mètres cubes d'installations de stockage de biogaz utilisées pour la cuisson.
Outre la BRD, d'autres institutions pourraient bénéficier du marché du carbone dès que leurs projets seront approuvés, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour la promotion du développement durable au Rwanda.
IGIHE
