Mercredi en fin d'après-midi, l'ascenseur mécanique, joyau patrimonial inauguré en 1885 et devenu au fil des décennies l'une des attractions touristiques les plus fréquentées de la capitale, a brusquement quitté sa trajectoire, précipitant ses passagers dans le chaos. Le bilan est accablant : quinze morts et dix-huit blessés, dont cinq dans un état critique, selon les services de secours. Toutes les victimes ont désormais été extraites des décombres, a confirmé Tiago Augusto, responsable des urgences médicales.
Une tragédie nationale
" Un accident gravissime qui n'aurait jamais dû se produire ", s'est indigné le maire de Lisbonne, Carlos Moedas, accouru sur les lieux du drame. " Lisbonne est en deuil ", a-t-il ajouté avec gravité, en annonçant trois jours de deuil municipal. L'émotion, palpable dans les ruelles du quartier historique où s'est produit l'accident, se mêle à la sidération d'une population bouleversée par la soudaineté de la catastrophe.
Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a publié un communiqué empreint de solennité, exprimant sa " profonde douleur " et appelant de ses vœux une enquête rapide et exhaustive pour faire la lumière sur les causes de ce désastre. Selon les premiers éléments relayés par la presse locale, un câble se serait rompu, entraînant la perte de contrôle du véhicule, lequel serait ensuite venu heurter de plein fouet un bâtiment voisin.
Un deuil partagé au-delà des frontières
Sur place, les opérations de secours ont mobilisé plusieurs dizaines de véhicules et de personnels spécialisés, qui ont œuvré sans relâche au milieu des gravats et des cris. Le spectacle de ce quartier touristique, habituellement baigné de l'animation joyeuse des visiteurs, désormais marqué par le silence du deuil, restera longtemps gravé dans les mémoires.
À l'échelle européenne, le drame a suscité une vive émotion. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé publiquement sa tristesse et ses condoléances aux familles éprouvées, assurant le peuple portugais du soutien de l'Union.
Symbole d'un patrimoine lisboète séculaire, le funiculaire, d'une capacité d'une quarantaine de passagers, voit ainsi sa légende ternie par une tragédie inédite. La douleur, nationale et partagée, confère à ce drame une dimension à la fois intime et collective, où se mêlent le chagrin des familles, la stupeur d'une ville meurtrie et la solidarité d'une nation rassemblée dans le deuil.
Tite Gatabazi
