
Ces discussions devaient réunir des membres du gouvernement congolais et des opposants, dans le cadre de la conférence annuelle sur la paix et la sécurité prévue du 3 au 6 septembre 2025. Parmi les invités figuraient un conseiller du cabinet du président de la RDC, des membres du gouvernement, mais aussi Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Seth Kikuni, Jean-Marc Kabund, Corneille Nangaa (chef de la coalition AFC/M23), Matata Ponyo, ainsi que Thomas Lubanga, chef du CRP.
Tshisekedi rejette l'initiative
Le président congolais Félix Tshisekedi a refusé d'envoyer une délégation officielle, affirmant que " le peuple congolais n'avait pas besoin d'un médiateur dans ses négociations " et dénonçant des discussions " organisées de l'extérieur pour tromper les Congolais ".
De son côté, Martin Fayulu, tout en se disant prêt à collaborer avec Tshisekedi contre " l'ennemi commun ", a annoncé qu'il ne prendrait pas part aux négociations, estimant que la liste des participants n'était pas claire et qu'il revenait à Thabo Mbeki de donner la priorité aux pourparlers de Kinshasa.
Des opposants privés de visas
Jean-Marc Kabund, ancien secrétaire général de l'UDPS passé dans l'opposition, a dénoncé le refus de Pretoria de lui délivrer un visa, accusant directement le pouvoir congolais :
" Le gouvernement Tshisekedi tremble devant la vérité ! Sur ses ordres, le gouvernement sud-africain m'a refusé un visa, m'empêchant ainsi d'assister à la conférence internationale de paix organisée par la famille de Thabo Mbeki. Accorder un visa est un acte souverain, mais le refuser à une figure de l'opposition, à la demande du gouvernement de ce pays, constitue une violation des droits humains. "
Le parti LGD de Matata Ponyo, ancien Premier ministre, a également annoncé être dans l'incapacité de se rendre aux pourparlers :
" Bien que nous étions disposés à participer à ces pourparlers, nos représentants n'ont pas obtenu les visas et autres documents de voyage convenus. Ce problème nous dépasse et rend impossible la participation à ces pourparlers en Afrique du Sud. "
Par ailleurs, Jean-Claude Kibala, ancien ministre des Travaux publics, a été arrêté le 2 septembre à l'aéroport de Kinshasa alors qu'il se rendait en Afrique du Sud, son visa ayant été confisqué par les services d'immigration.
Corneille Nangaa, coordinateur de l'AFC/M23, a pour sa part indiqué aux journalistes que si le président Tshisekedi refusait d'envoyer des représentants, son mouvement se rendrait malgré tout à Johannesburg avec une importante délégation. Cependant, il reste incertain si le déplacement du mouvement rebelle a effectivement eu lieu.

Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/L-Afrique-du-Sud-refuse-des-visas-aux-opposants-congolais-invites-aux.html