La paix introuvable avec l'ultimatum russe et le refus de l'Ukraine #rwanda #RwOT

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A travers la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, Moscou exige que l'ordre mondial entérine ses conquêtes, en contradiction flagrante avec le droit international et les principes mêmes de la Charte des Nations unies.

La prétention de Moscou : transformer l'occupation en légalité

Le président Vladimir Poutine et son entourage posent comme préalable à tout règlement pacifique que Kiev accepte de céder les quatre régions ukrainiennes proclamées annexées par la Russie en septembre 2022 : Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson auxquelles s'ajoute la Crimée, arrachée dès 2014.

Ces territoires, qui représentent environ 20 % de la surface de l'Ukraine, ne sont pourtant pas entièrement contrôlés par l'armée russe, notamment dans le Donbass. Mais Moscou persiste à exiger que cette réalité de la force soit avalisée par la communauté internationale comme une légalité irrévocable. Dans le même mouvement, le Kremlin réclame que l'Ukraine renonce à jamais à toute velléité d'adhésion à l'OTAN, verrouillant ainsi son avenir stratégique.

La réplique de Kiev : le refus d'un diktat

Pour Kiev, ces exigences ne sont rien d'autre qu'un nouvel avatar de vieux ultimatums. Le vice-ministre des Affaires étrangères ukrainien, Andrïi Sybiga, l'a exprimé sans détour : la Russie n'a nullement changé de cap, elle demeure animée des mêmes desseins brutaux et impérialistes, sans la moindre volonté de négociation véritable.

Aux yeux des autorités ukrainiennes, la seule paix juste est celle qui suppose le retrait total des forces russes de l'intégralité du territoire ukrainien, y compris de la Crimée. Toute autre concession reviendrait à légitimer la guerre d'agression et à consacrer la victoire de la loi du plus fort.

L'illusion d'un compromis et l'horizon assombri

Certes, certains médiateurs, comme la Turquie, avancent l'hypothèse d'un gel du conflit le long des lignes de front actuelles, ménageant à Moscou une forme de statu quo territorial. Mais une telle perspective équivaudrait, pour Kiev, à un désastre politique et moral : accepter la partition de son territoire reviendrait à trahir la souveraineté nationale et à récompenser l'agresseur. Elle consacrerait aussi une dangereuse jurisprudence internationale, ouvrant la voie à d'autres entreprises de révision territoriale armée.

L'échange de déclarations entre Moscou et Kiev révèle une vérité amère : tant que la Russie persistera à conditionner la paix à la reconnaissance de ses annexions, et tant que l'Ukraine soutenue par ses alliés occidentaux refusera toute cession de souveraineté, le chemin vers une solution diplomatique restera obstrué.

Derrière l'affrontement rhétorique et la dramaturgie des postures, c'est bien l'architecture tout entière de l'ordre international qui se trouve ébranlée. Entre, d'une part, le principe sacrosaint de l'intégrité territoriale, socle du droit international public et garant ultime de la stabilité des nations, et, d'autre part, la violence nue des faits accomplis imposés par la force armée, s'ouvre un abîme redoutable.

La communauté des États, sommée de se prononcer, se voit ainsi confrontée à une épreuve de vérité : consentir à la normalisation du brigandage territorial reviendrait à consacrer le primat de la puissance sur le droit, tandis que s'y opposer fermement exigerait une mobilisation collective à la hauteur du défi.

C'est dans ce dilemme tragique que se joue non seulement l'avenir de l'Ukraine, mais encore la crédibilité même des principes qui prétendent régir la société des nations.

Il devient évident que seule une pression accrue qu'elle soit militaire, économique ou diplomatique est susceptible de contenir l'" appétit de l'agresseur ", selon l'expression des autorités ukrainiennes.

A défaut, l'ombre d'une guerre interminable continuera de s'étendre sur l'Europe, menaçant de transformer ce conflit en une plaie béante au cœur du continent.

En Ukraine, la Russie exige la reconnaissance de ses annexions comme condition indispensable à une paix " durable "

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-paix-introuvable-avec-l-ultimatum-russe-et-le-refus-de-l-Ukraine.html

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