
" J'ai toujours dit que je ne m'accrocherais pas au pouvoir et que je prendrais une décision au moment opportun. Les négociations sur les taxes douanières américaines ont été finalisées récemment, et c'est le bon moment pour céder la place à la nouvelle génération ", a déclaré Ishiba, faisant référence à l'accord commercial conclu avec les États-Unis, qui a permis de réduire la taxe prévue sur les importations japonaises à 15 %.
Arrivé au pouvoir en octobre 2024, après le départ de Fumio Kishida, Ishiba n'a jamais réussi à stabiliser son gouvernement. La coalition dirigée par le PLD et son allié centriste Komeito a subi une défaite retentissante lors des élections sénatoriales du 20 juillet, perdant sa majorité à la chambre haute seulement quelques mois après avoir dû composer avec un gouvernement minoritaire à la chambre basse.
Ces revers ont été aggravés par la montée du mécontentement populaire face à la hausse du coût de la vie et par des accusations de corruption et de financements occultes au sein du parti conservateur.
Sous la pression de son camp, Ishiba a finalement cédé, plusieurs figures du PLD, dont l'ancien Premier ministre Yoshihide Suga et le ministre de l'Agriculture Shinjiro Koizumi, l'ayant constamment exhorté à quitter ses fonctions. Quelques jours avant sa démission, quatre hauts responsables du parti avaient également proposé de démissionner, accentuant la fragilité du gouvernement.
La démission d'Ishiba déclenche désormais une course à la succession. Le PLD a annoncé le lancement de consultations internes dès lundi 8 septembre, afin d'organiser un scrutin pour désigner son nouveau président, qui deviendra automatiquement le prochain Premier ministre du Japon. Parmi les candidats pressentis figurent Sanae Takaichi, figure attachée aux valeurs traditionnelles du PLD, et Shinjiro Koizumi. L'élection du nouveau dirigeant pourrait intervenir dès début octobre.
Le pays, quatrième économie mondiale, doit désormais composer avec la perte de sa majorité parlementaire, la défiance d'une partie de la population et la nécessité de restaurer la stabilité avant l'adoption de nouvelles réformes économiques et sociales.
Shigeru Ishiba, qui restera à son poste jusqu'à l'élection de son successeur, a assuré qu'il resterait pleinement mobilisé pour assurer la continuité du gouvernement : " Je souhaite transmettre le pouvoir de manière responsable et permettre à la prochaine génération de relever les défis qui attendent notre pays. "

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Japon-demission-du-Premier-ministre-Shigeru-Ishiba.html