
Surnommé " Monsieur Z ", Protais Zigiranyirazo a toujours été identifié comme l'un des piliers du régime génocidaire, responsable de la mort de plus d'un million de personnes en seulement cent jours. Condamné à 20 ans de prison en 2008 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), il avait été acquitté en appel en 2009, pour des raisons strictement procédurales et non sur le fond. Après avoir été refusé par tous les pays, il avait vécu ses dernières années dans une résidence surveillée de l'ONU au Niger.
" Que la France, qui lui avait fermé ses portes de son vivant, accepte aujourd'hui d'accueillir sa dépouille, est totalement incompréhensible ", souligne Ibuka France, rappelant que la cérémonie pourrait transformer le lieu en " point de rassemblement pour les nostalgiques du régime génocidaire ", notamment dans un cimetière qui a abrité pendant près de 60 ans le corps de Jean Zay avant son transfert au Panthéon.
Ibuka France rappelle également que ce cas n'est pas isolé. La France avait déjà accueilli le corps de Jean Bosco Barayagwiza, condamné pour ses activités au sein de la Radiotélévision des Mille Collines, ainsi que celui du colonel Anatole Nsengiyumva, également condamné par le TPIR. Selon l'association, ces précédents participent à minimiser la souffrance des victimes et nuisent à la mémoire du génocide contre les Tutsi.
L'association appelle les autorités publiques et locales à " prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter toute tentative de réhabilitation et garantir que la tombe de Protais Zigiranyirazo ne devienne jamais un lieu de glorification du régime génocidaire ".
En outre, Ibuka France estime que " la France, au regard de son histoire et de son engagement dans le travail de mémoire, de justice et de vérité, devrait laisser à d'autres nations la responsabilité d'accueillir les dépouilles des prisonniers du TPIR ".

IGIHE