
Ce système permet aux pays en voie de développement â" dont les émissions de gaz à effet de serre restent relativement faibles â" de conclure des accords avec des pays développés, ces derniers finançant des projets visant à réduire la pollution. En retour, ils peuvent compenser leurs propres émissions de gaz polluants. Cela signifie qu'une partie de leur pollution n'est plus prise en compte, grâce aux crédits carbone qu'ils ont achetés.
Ces initiatives englobent notamment des projets de reboisement, de préservation des forêts naturelles en évitant leur déforestation, ou encore de protection de la biodiversité, capable d'absorber le dioxyde de carbone (CO₂) destiné à être rejeté dans l'atmosphère. Y sont également inclus tous les efforts en faveur de la sauvegarde de l'environnement, tels que la promotion et l'utilisation des énergies renouvelables.
Munyazikwiye a expliqué le fonctionnement de ce mécanisme : " Prenons l'exemple d'une personne qui utilise trois foyers à bois pour cuisiner : la combustion de ce bois génère environ 100 gigatonnes de carbone. Si elle remplace ces foyers par un modèle amélioré, plus économe en bois et moins polluant, les émissions peuvent chuter à 10 gigatonnes. La différence â" 90 gigatonnes de carbone évitées â" représente la quantité qu'elle pourrait vendre sous forme de crédits carbone. "
Le sénateur Mugisha Alexis a alors interrogé sur les bénéfices que les citoyens pourraient tirer de ce marché que le Rwanda cherche à développer : " Ce que chacun se demande, c'est comment les revenus issus de ce marché peuvent aider un citoyen rwandais à accéder à des combustibles plus abordables qu'auparavant, tout en l'incitant à protéger l'environnement. "
Munyazikwiye a indiqué qu'au Rwanda, 19 projets sont actuellement enregistrés sur le marché du carbone, dont 12 dans le secteur de l'énergie. Les autres portent sur la reforestation, la restauration des forêts et la filtration de l'eau, soulignant que ces initiatives génèrent des bénéfices significatifs pour les citoyens.
" Par exemple, une personne souhaitant fournir des foyers de cuisson propres pourra proposer des produits de qualité, vendus à bas prix voire gratuitement, puisqu'elle pourra récupérer son investissement grâce aux revenus générés sur le marché du carbone ", a-t-il précisé.
Il a également indiqué que les opportunités sont ouvertes aux acteurs privés, tout en rappelant que l'État peut aussi développer des projets destinés à ce marché.
Sur le marché du carbone, l'acheteur est libre de sélectionner les crédits qu'il souhaite acquérir. Un crédit carbone, correspondant à une tonne de CO₂ compensée, se négocie généralement entre 40 et 80 dollars. Toutefois, les prix peuvent parfois dépasser cette fourchette, notamment lorsque les pays s'accordent en fonction des types de projets à réaliser.
Le marché du carbone constitue une source importante génératrice de revenus pour la protection de l'environnement et contribuera significativement à permettre au Rwanda d'atteindre son objectif de réduction des émissions polluantes de 38 % d'ici 2030.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/La-REMA-souligne-le-potentiel-du-marche-du-carbone-au-Rwanda.html