Léon XIV contre la déliquescence morale et l'oubli de Dieu #rwanda #RwOT

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En refusant les enjolivements diplomatiques, les euphémismes anesthésiants et la rhétorique consensuelle qui ont trop longtemps émoussé la parole pontificale, Léon XIV choisit l'austère grandeur du verbe dénué d'ornements inutiles, une parole dépouillée, tranchante comme une épée, exigeante comme l'Évangile.

Ce n'est point une vérité accommodée aux caprices de l'air du temps, ni celle, molle et édulcorée, qui se plie à la dictature de la sensibilité contemporaine ; c'est celle, immémoriale, qui dérange, qui accuse, qui sauve.

En cela, son magistère s'inscrit dans la lignée des grands témoins de la foi qui, à l'instar des Pères du désert ou des confesseurs de la persécution, n'hésitaient pas à jeter une lumière crue sur les ténèbres intérieures du monde.

La " Vérité nue ", c'est l'antithèse de l'ère du travestissement : elle ne séduit pas, elle convertit ; elle ne cajole pas, elle révèle ; elle ne flatte pas, elle élève. Le pontificat de Léon XIV pourrait bien, à ce titre, marquer un tournant salutaire : celui où le Souverain Pontife cesse d'être un simple garant institutionnel pour redevenir, dans la force du verbe, l'intranquille veilleur des âmes.

Il est des paroles qui, lorsqu'elles surgissent, tranchent dans le silence comme le glaive de feu à l'entrée de l'Éden. En célébrant sa première messe en tant que successeur de Pierre, le nouveau pape Léon XIV n'a point choisi le balbutiement prudent ou la componction feutrée des débuts diplomatiques. Non.

Sa parole fut vive, acérée, sans ambages. Devant un monde gagné par le vertige de l'illusion, il a nommé les idoles modernes sans fard : la technologie érigée en divinité omnisciente, l'argent devenu fin en soi, le succès adulé comme la seule béatitude crédible, le pouvoir caressé avec une lubricité spirituelle.

En une phrase, le Souverain Pontife a posé les fondements d'un pontificat d'airain : celui de la franchise contre l'imposture, de la vérité contre les simulacres, de la foi authentique contre les séductions du siècle.

Dans un Occident repu et somnolent, où l'homme postmoderne, tout à ses algorithmes et à ses plaisirs consommables, a fait de Dieu une simple option existentielle parmi d'autres, la voix de Léon XIV résonne comme un rappel à l'ordre eschatologique. Il ne s'agit pas, pour ce Pape, de faire l'apologie d'une nostalgie réactionnaire ou d'idéaliser quelque passé mythifié.

Non : son discours inaugural témoigne d'une lucidité radicale sur l'état de décrépitude morale qui ronge l'humanité, non pas tant dans ses tragédies visibles que dans l'inversion souterraine de ses hiérarchies spirituelles.

Le diagnostic est sévère car il est vrai : la foi recule non parce qu'elle est attaquée frontalement, mais parce qu'elle est oubliée, reléguée, dissoute dans les conforts et les distractions.

Léon XIV ne s'adresse pas tant aux ennemis de l'Église qu'à ses enfants devenus tièdes, à ces baptisés amnésiques qui vivent comme si Dieu n'existait pas, selon la fameuse formule de Pie XII. L'enjeu, pour ce pontificat qui s'annonce comme celui de la réforme intérieure plus encore que structurelle, sera de redresser les consciences, non par des slogans ou des formules creuses, mais par la vigueur d'une parole prophétique, par le rappel de l'essentiel : la transcendance, la sainteté, le salut.

Ce retour du langage fort, de la dénonciation sans ménagement de la perversion des mœurs, marque une rupture avec les prudences diplomatiques de certains prédécesseurs. Il y a chez Léon XIV quelque chose du Jean-Baptiste dénonçant Hérode, ou de Paul sur l'Aréopage : un refus de composer avec les puissances d'illusion, un désir d'arracher l'homme contemporain à sa torpeur métaphysique.

Ce n'est pas un pape de l'accommodement, mais un pasteur exigeant qui rappelle, à l'image de Benoît XVI, que la vérité ne s'impose pas par la violence mais qu'elle s'impose d'elle-même par sa clarté inaltérable.

Son pontificat s'annonce donc comme celui de la vérité rendue audible dans un monde saturé de bruit ; celui d'un combat contre ce qu'il faut bien nommer une apostasie rampante, où l'on sacrifie la transcendance sur l'autel du relativisme. Dans une époque où la morale semble négociable et la dignité humaine, monnayable, il fallait un pape courageux, un veilleur lucide, un père spirituel qui ose appeler l'homme à sortir de l'errance. Léon XIV semble vouloir incarner cette vocation sans fard.

Il y a dans cette première homélie un souffle de contre-courant, une hauteur que notre siècle n'ose plus fréquenter. Elle ne flatte pas, elle réveille. Elle n'accompagne pas la démission, elle l'expose. Elle ne concède rien à l'esprit du monde. Et c'est là, peut-être, la plus haute des charités.

Qu'il s'agisse d'un tournant décisif ou d'un sursaut éphémère dépendra non seulement de lui, mais aussi de l'Église toute entière, appelée à redécouvrir sa propre radicalité. Car si le monde moderne est malade de la perte de Dieu, alors un pape médecin n'a d'autre choix que de parler net, et de soigner au scalpel.

Léon XIV rejette les artifices diplomatiques pour une parole tranchante et fidèle à l'Évangile

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Leon-XIV-contre-la-deliquescence-morale-et-l-oubli-de-Dieu.html

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