
Malgré cette rupture, de nombreuses incertitudes demeurent quant à l'avenir des initiatives belges au Rwanda, notamment dans les domaines de l'éducation, des affaires et des transports.
S'exprimant sur la RBA, Alain Mukurarinda, porte-parole adjoint du gouvernement, a indiqué que certaines activités se poursuivront afin d'éviter toute perturbation pour les bénéficiaires.
" Par exemple, s'agissant de l'École Belge de Kigali, l'année académique étant déjà en cours, se poursuivra jusqu'en juin 2025 sans interruption. Il n'y a donc aucune raison que les élèves ne puissent pas terminer leur année scolaire. La rupture diplomatique concerne exclusivement les ambassades et n'affecte ni les élèves ni les enseignants belges, qui constituent environ 90 % du personnel de l'établissement. Par ailleurs, les employés réguliers n'ont pas été expulsés, garantissant ainsi la continuité des cours jusqu'à la fin de l'année. "
Mukurarinda a ajouté que, bien que la Belgique ait auparavant apporté un soutien financier à l'école, le budget actuel devrait permettre d'en assurer le fonctionnement jusqu'à la fin de l'année académique. Si la rupture diplomatique se prolonge, une solution à long terme sera envisagée afin de garantir la pérennité de l'établissement.
En ce qui concerne les voyages et le commerce, Mukurarinda a précisé que les vols de RwandAir vers la Belgique ainsi que ceux de Brussels Airlines à destination du Rwanda pourraient se poursuivre, bien que certains aspects opérationnels puissent être impactés.
" Les intérêts économiques de la Belgique au Rwanda ne s'évaporent pas du jour au lendemain. Malgré nos liens historiques, une rupture totale de toutes les relations reste impossible ", a-t-il expliqué.
Mukurarinda a également souligné que de nombreuses entreprises opèrent en dehors du cadre des accords diplomatiques et que les compagnies ainsi que les investisseurs belges devraient, pour la plupart, poursuivre leurs activités au Rwanda.
Avant cette rupture diplomatique, l'ambassadeur du Rwanda en Belgique assurait également la représentation du pays auprès de l'Union européenne, dont le siège se trouve à Bruxelles. Désormais, ces responsabilités ont été transférées à l'ambassadeur du Rwanda en Allemagne.
Mukurarinda a souligné que cette décision n'a pas été prise à la légère et qu'elle a fait suite à de nombreux avertissements. Il a dénoncé la position partiale de la Belgique dans les tensions régionales entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, qu'il considère comme un élément déterminant de cette rupture.
" La RDC a sa version des faits, et le Rwanda a la sienne. La Belgique, ayant colonisé les deux pays, connaît bien leur histoire, y compris la façon dont les frontières ont été dessinées et les identités ethniques enregistrées. Forte de cette connaissance, la Belgique ne devrait pas prendre parti en ignorant les préoccupations du Rwanda ", a-t-il déclaré.
Le Rwanda considère l'attitude de la Belgique comme inacceptable, d'autant plus que cette dernière a persisté à exercer des pressions économiques et diplomatiques sur Kigali tout en négligeant systématiquement son point de vue.
Les tensions se sont intensifiées lorsque la Belgique a refusé d'accepter le nouvel ambassadeur désigné par le Rwanda, en raison de ses affectations précédentes en RDC et en Afrique du Sud, malgré l'absence de toute condamnation judiciaire ou poursuites légales à son encontre. En réponse, le Rwanda a rejeté l'ambassadeur désigné par la Belgique.
En février 2025, le Rwanda a officiellement mis fin à ses accords de coopération avec la Belgique, annulant ainsi des projets de développement d'une valeur de 95 millions d'euros (environ 140 milliards de RWF) prévus pour la période 2024-2029. Les 80 millions d'euros restants (118 milliards de RWF) ne seront plus mis en uvre.
Mukurarinda a critiqué les efforts incessants de la Belgique pour isoler le Rwanda, en incitant les organisations internationales et les institutions financières à imposer des sanctions.
" Alors que la Belgique persiste à isoler le Rwanda, en plaidant pour des sanctions et des pénalités économiques, où prennent-ils en compte les préoccupations légitimes du Rwanda ? " a-t-il interrogé.
Il a souligné que le Rwanda avait entrepris de multiples démarches diplomatiques pour résoudre ces différends avec la Belgique, mais que Bruxelles était restée inflexible. En conséquence, Kigali n'a vu aucune raison de maintenir une relation qu'elle considère comme déloyale et hypocrite.
Mukurarinda a appelé les Rwandais à soutenir la décision du gouvernement, insistant sur le fait qu'elle était essentielle pour préserver la souveraineté du Rwanda.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Quel-avenir-pour-les-projets-en-cours-apres-la-rupture-des-relations.html