
L'Ambassadrice Crowley a été convoqué ce 4 mars 2025, à la suite des accusations formulées par le Canada, selon lesquelles le Rwanda aurait des troupes en République Démocratique du Congo et soutiendrait le groupe M23.
Le Canada a également accusé le Rwanda d'être impliqué dans les violences survenues dans l'Est de la RDC, notamment les attaques contre des civils, des réfugiés, des secouristes, les forces de l'ONU et des forces régionales, ainsi que des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements et des viols de femmes et de filles. Aucune preuve n'a été présentée pour étayer ces accusations.
Le ministère des Affaires étrangères a précisé qu'après avoir pris connaissance de ces allégations liant le Rwanda à la guerre en RDC, il a décidé de convoquer l'Ambassadrice afin d'obtenir des explications.
Parmi les points soulevés à la diplomate, il a été souligné que son pays accusait injustement le Rwanda d'être responsable de meurtres dans l'Est de la RDC, alors qu'il est clairement établi que ces crimes sont perpétrés par les FARDC ainsi que par des groupes armés collaborant avec le gouvernement congolais.
Il a également été souligné que le Canada avait ignoré les préoccupations légitimes du Rwanda concernant sa sécurité, choisissant de minimiser les atrocités commises par le gouvernement de la RDC, y compris les meurtres ciblés des Congolais d'origine tutsie, en complicité avec les FDLR, responsable du génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.
Le Rwanda a réaffirmé son engagement inébranlable à protéger ses citoyens et à garantir la sécurité du pays, soulignant qu'il ne déviera pas de cet objectif.
L'Ambassadrice a été convoquée quelques heures après que le gouvernement ait qualifié la position du Canada sur la guerre dans l'Est de la RDC de " honteuse ", soulignant que lier ces atrocités au Rwanda était inacceptable.
Rwamucyo Ernest, représentant du Rwanda auprès des Nations Unies, a suggéré que cette attitude du Canada pourrait être motivée par des intérêts économiques en RDC, notamment dans le secteur minier.
Il a également précisé que le Canada avait formulé ces déclarations à l'occasion de la conférence internationale sur l'exploitation minière, le PDAC 2025, qui se tient actuellement à Toronto.
Le diplomate a expliqué que cette conférence visait à protéger les intérêts canadiens dans l'exploitation minière en RDC et que l'annonce des sanctions contre le Rwanda coïncidait avec la visite à Toronto du ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, qui s'adressait aux participants de la conférence.
" Cette campagne de dénigrement s'est produite simultanément avec le PDAC 2025, une conférence destinée à protéger les nombreux intérêts miniers canadiens en RDC. Elle a coïncidé avec la visite à Toronto du ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, qui s'adressait aux participants de l'événement ", a-t-il déclaré.
Le gouvernement a souligné que les sanctions ne peuvent en aucun cas résoudre la crise de l'insécurité dans l'Est de la RDC, insistant sur le fait que les résolutions prises par les dirigeants africains sont celles susceptibles d'apporter de véritables solutions.
Parmi ces résolutions, il est demandé aux parties en conflit dans l'Est de la RDC de mettre fin aux combats et aux provocations, et d'entamer des négociations entre le gouvernement de la RDC et les groupes armés, y compris le M23.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/L-Ambassadrice-du-Canada-au-Rwanda-convoquee.html