La médiation Angolaise rend le tablier #rwanda #RwOT

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Convaincu que seule une approche inclusive et un dialogue direct entre le gouvernement congolais et le M23 permettraient de dégager une issue durable à cette crise, Luanda s'est investi avec un sens aigu de la responsabilité diplomatique, mobilisant son influence et son expertise pour favoriser une dynamique de rapprochement entre les protagonistes.

Toutefois, cet engagement, empreint d'une rare persévérance, s'est heurté à l'inconstance et aux atermoiements du gouvernement de Kinshasa, dont le manque de cohérence stratégique et les volte-face répétées ont sapé les fondements mêmes du processus. La rhétorique belliqueuse adoptée par les autorités congolaises, y compris au moment même où devait s'ouvrir un dialogue pourtant laborieusement préparé, a accentué le désenchantement de la diplomatie angolaise, déjà éprouvée par la perception d'un manque de sincérité dans les engagements pris.

Confronté à ces écueils, et las d'une médiation rendue stérile par l'inflexibilité et les contradictions du pouvoir congolais, l'Angola a fini par se désengager, abandonnant ainsi un processus que l'absence de volonté politique de Kinshasa aura irrémédiablement compromis.

A cette fin, Luanda s'était attelée à créer les conditions favorables à un dialogue constructif, obtenant, non sans effort, l'assentiment des parties prenantes pour une première ronde de pourparlers fixée au 18 mars de l'année en cours.

Toutefois, cet élan diplomatique s'est vu cruellement interrompu in extremis, entravé par une conjonction de facteurs exogènes, souvent étrangers aux dynamiques africaines déjà engagées.
L'Angola, acteur central de cette médiation, a finalement annoncé son retrait du processus, invoquant officiellement les charges incombant au président João Lourenço dans le cadre de ses fonctions au sein de l'Union africaine.

En réalité, ce renoncement trahit une exaspération croissante face aux tergiversations de Kinshasa et aux incohérences du discours du président Félix Tshisekedi. La rencontre récente entre ce dernier et son homologue rwandais à Doha, perçue comme une initiative unilatérale et cavalière, a achevé de heurter la diplomatie angolaise.

Un processus de paix dévoyé : entre Inconséquence et fracture diplomatique

La communauté africaine, notamment les organisations régionales telles que la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), observe avec une déception manifeste l'érosion des engagements pris par Kinshasa.

Les discours belliqueux et la persistance dans une rhétorique inflexible fragilisent les perspectives d'un règlement négocié. L'Afrique du Sud elle-même n'a pas manqué de signifier à Félix Tshisekedi l'impérieuse nécessité d'un changement de ton, afin de ne pas compromettre les fragiles avancées obtenues par les médiateurs du continent.

Plus encore, le président congolais a poursuivi ses déclarations incendiaires à l'encontre de l'AFC/M23, qualifiant encore cette organisation de " terroriste " à l'occasion même où devait s'ouvrir le dialogue, sous les yeux médusés des observateurs de l'Afrique australe.

Dès lors, le processus de Luanda n'existait plus dans sa forme initiale depuis le 8 février 2025, date à laquelle le sommet conjoint EAC-SADC, tenu à Dar Es Salaam, avait entériné la fusion des processus de Luanda et de Nairobi en une seule dynamique de médiation, confiée à un collège de facilitateurs.

Dans ce contexte, l'Angola, las des revirements et du manque de volonté effective de part et d'autre, a choisi de se désengager, laissant la diplomatie africaine face à un chantier périlleux, où l'incertitude et l'imprévisibilité des acteurs nationaux continuent d'entraver toute perspective de paix durable.

L'Angola, déterminé à contribuer à la pacification de l'Est de la RDC, a déployé des efforts constants dans sa médiation

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-mediation-Angolaise-rend-le-tablier.html

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