Ce mardi 9 septembre 2024, le procès du Dr Sahabo, ancien directeur de l'hôpital Kira de Bujumbura, a été brusquement suspendu au Tribunal de grande instance de Muha, à Bujumbura, dans des circonstances alarmantes.
Fragilisé par l'asthme et l'hypertension, le Dr Sahabo a été victime d'une grave crise de santé, caractérisée par des vomissements et une perte de connaissance en pleine audience.
Les avocats de la défense, déjà inquiets, avaient à plusieurs reprises exprimé leur préoccupation quant à la dégradation de sa santé, exacerbée par les conditions de détention déplorables à Ruyigi, où il est privé de visites et de soins médicaux.
Le 12 septembre 2024, dans un geste qui a suscité l'indignation, un procureur a ordonné le retrait des perfusions du Dr Sahabo à l'hôpital pour le renvoyer en prison.
Cet acte soulève des questions cruciales sur l'intention réelle des autorités : cherche-t-on à lui permettre de répondre aux accusations en bonne santé ?
Arrêté en mars 2022 dans un climat de tensions et de luttes de pouvoir au sein des sphères économiques et politiques, le Dr Sahabo a été rapidement remplacé, suivi par des campagnes de diffamation orchestrées par des membres du parti présidentiel, laissant penser à un procès politique.
Malgré des demandes répétées pour des soins médicaux, ses appels sont restés sans réponse. Hospitalisé temporairement à l'hôpital Roi Khaled, il a été prématurément renvoyé à la prison de Ruyigi, à des centaines de kilomètres de son domicile, contre l'avis médical.
Face à un procès apparemment manipulé par des enjeux politiques et économiques, la situation du Dr Sahabo pose de sérieuses questions sur l'intégrité de la justice au Burundi.
Des sources judiciaires révèlent que son arrestation pourrait être liée à des conflits d'intérêts majeurs, le percevant comme un obstacle aux ambitions de certaines figures influentes au sein de l'État et d'entreprises internationales.
Des ambassadeurs accrédités à Bujumbura, y compris ceux des États-Unis, de l'Allemagne, et de la Belgique, ont exprimé leur préoccupation et envisagent des visites, bien que les services de renseignement tentent de minimiser l'exposition médiatique de l'affaire.
L'opinion publique internationale et les organisations de droits de l'homme demeurent vigilantes, appelant à un procès équitable et à l'amélioration des conditions de détention du Dr Sahabo.
Bazikarev