
Dans une déclaration partagée sur X, Nyombayire a accusé les acteurs mondiaux d'ignorer les appels répétés du Rwanda en faveur d'une solution politique tout en permettant au leadership congolais d'échapper à toute responsabilité.
" Contrairement à ce que la communauté internationale essaie de vous faire croire, l'idée qu'une solution politique est nécessaire pour résoudre le conflit dans l'Est de la RDC n'est pas nouvelle. Le Rwanda réclame cette solution depuis des années. C'est exactement ce que le président Tshisekedi a refusé de faire à plusieurs reprises. Et nous ne ferons pas semblant de prétendre le contraire ", a-t-elle écrit.
Nyombayire a affirmé que l'indignation sélective de la communauté internationale n'était pas le résultat d'une réelle préoccupation pour la RDC, mais d'un calcul géopolitique vieux de plusieurs décennies, qui ignore la vie des Rwandais.
" Le véritable message derrière cette indignation sélective n'est pas qu'il y a soudainement une préoccupation sincère pour les souffrances d'un pays que tout le monde reconnaît comme un État en échec. Le message est clair : La décision prise il y a 30 ans, selon laquelle les vies des Rwandais peuvent être sacrifiées au nom des intérêts géopolitiques, reste toujours valable aujourd'hui ", a-t-elle déclaré.
Nyombayire a accusé le leadership congolais de profiter de cette dynamique, bénéficiant du soutien international tout en continuant de recruter des groupes armés, dont les FDLR, une milice responsable du génocide de 1994 contre les Tutsi.
" C'est pourquoi le leadership de la RDC profite des avantages de partager les mêmes intérêts que leurs maîtres : parler de manière déraisonnable, recruter des génocidaires et des mercenaires européens pour mener des guerres, s'asseoir, se détendre et laisser la communauté internationale enterrer la véritable question ", a-t-elle écrit.
Selon Nyombayire, ceux qui prônent la désescalade plaident en réalité pour un retour à un système qui permet à l'élite congolaise de profiter pendant que le Rwanda fait face à des menaces sécuritaires constantes.
" Ce que chaque résolution et déclaration appelle, c'est un retour immédiat à la situation habituelle : une nation qui doit rester un terrain de jeu sans loi où les dirigeants prennent leur part pour acheter des châteaux à Bruxelles, la communauté internationale prospèrant grâce aux programmes de maintien de paix et de lutte contre la pauvreté, leurs entreprises protègant leurs profits ", a-t-elle affirmé.
Soulignant les doubles standards évidents, elle a noté que les mêmes pays soutenant la RDC ne toléreraient jamais les menaces auxquelles le Rwanda a dû faire face pendant des décennies.
" La mauvaise représentation continue du conflit sert des intérêts puissants plutôt que ceux des peuples des deux pays. " a-t-elle soutenu.
" Chaque pays qui soutient la RDC sait qu'il ne tolérerait jamais une fraction de menaces sécuritaires auxquelles le Rwanda fait face depuis 30 ans. Le gaslighting est délibéré, car la vérité est mauvaise pour les affaires. Il se trouve que dans cette équation, les citoyens des deux pays ne comptent en réalité pas, et à la fin, leur objectif n'est pas un chemin vers la paix. " a noté la porte-parole de la présidence.
La situation en République Démocratique du Congo s'est détériorée depuis 2021, lorsque le groupe rebelle M23 a repris les combats pour défendre les droits des communautés rwandophones et tutsies marginalisées.
Au lieu de traiter les causes profondes de la crise, le gouvernement congolais a constamment rejeté la responsabilité sur le Rwanda, l'accusant de soutenir les rebelles.
Ces allégations ont été amplifiées par la communauté internationale, malgré le rejet catégorique du Rwanda, qui les a qualifiées de totalement fausses
Kigali continue de plaider en faveur d'une solution politique au conflit, comme le recommandent les initiatives régionales, y compris le sommet conjoint de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC).
Les tensions se sont intensifiées lorsque les forces du M23 ont progressé, capturant des villes clés telles que Sake, Goma, et Bukavu dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Face à l'aggravation de l'insécurité, le Rwanda a renforcé sa sécurité frontalière en réponse à des informations claires indiquant qu'une coalition de forces, comprenant l'armée congolaise et le groupe terroriste FDLR, prépare une attaque. Cela survient après plusieurs années de tentatives répétées de déstabiliser le Rwanda.
En 2022, les FDLR, soutenus par le gouvernement congolais, ont mené des attaques dans le district de Musanze en mars, mai et juin. Deux ans plus tôt, le RUD-Urunana, un groupe dissident des FDLR, avait tué 14 Rwandais dans cette même région.
Alors que la pression s'intensifie, le Rwanda a vivement critiqué ceux qui appellent à des sanctions à son encontre, soulignant que de telles mesures visent injustement un pays qui prend les actions nécessaires pour protéger ses frontières et assurer la sécurité de ses citoyens.
Le gouvernement affirme que les sanctions n'ont jamais permis de résoudre la crise sécuritaire persistante dans l'est de la RDC et qu'elles ne seront pas efficaces cette fois-ci non plus.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Stephanie-Nyombayire-condamne-la-gestion-internationale-du-conflit-en-RDC.html