
Lors d'une réunion avec des représentants de divers partis politiques ce 25 février 2025, le Général Kabarebe a expliqué que le président congolais Félix Tshisekedi avait pris cette décision après avoir trahi les membres du groupe rebelle M23, qui s'étaient rendus à Kinshasa pour engager des négociations de paix dans l'est de la RDC, après que Tshisekedi leur ait promis une entente en 2019.
"En 2021, Tshisekedi a affirmé qu'il allait trouver une solution pour le Kivu et a déclaré l'état de siège, une condition de guerre. Il a limogé tous les dirigeants civils du Kivu, y compris les gouverneurs, et les a remplacés par des officiers militaires. Tandis que la population s'interrogeait sur les raisons de cette décision, il se préparait en réalité à la guerre. Ce qu'il qualifiait de retour à la paix au Kivu était en fait une préparation pour le conflit," a déclaré Kabarebe.
Kabarebe a précisé que les combattants du M23 qui s'étaient rendus à Kinshasa pour négocier ne venaient pas du Rwanda, mais résidaient dans le camp militaire de Bihanga en Ouganda, où leurs armes étaient entreposées.
"Ils sont entrés en Ouganda, où ils ont été dirigés vers le camp militaire de Bihanga. Leurs armes n'ont pas été confisquées. Bihanga se trouve à environ deux heures et demie d'ici," a-t-il noté.
Il a ajouté que, bien que le Président Tshisekedi ait promis de collaborer avec les combattants du M23, il a refusé la demande du Président Paul Kagame de démanteler les FDLR, un groupe armé génocidaire actif dans l'est de la RDC.
Ce refus a eu des conséquences graves pour le Rwanda. En octobre 2019, un groupe affilié aux FDLR, connu sous le nom de RUD-Urunana, a attaqué le district de Musanze, tuant 14 civils. Cette attaque a mis en lumière la menace persistante que représentent les FDLR, qui cherchent depuis longtemps à déstabiliser le Rwanda depuis leurs bases situées dans l'est de la RDC, près de la frontière.

Kabarebe a également précisé que lorsque le M23 a repris les combats contre l'armée congolaise (FARDC) en novembre 2021, ses combattants ne provenaient pas du Rwanda, mais étaient basés sur le mont Sabyinyo, à la frontière entre la RDC et l'Ouganda.
Alors que les FARDC subissaient des revers face au le M23, le gouvernement congolais a commis une grave erreur en s'alliant avec des mercenaires et en reconstituant les FDLR, malgré leur idéologie génocidaire.
"Certains peuvent se demander d'où provient la menace des FDLR. Elle découle avant tout de leur idéologie génocidaire. Peu importe leur nombre ; tant qu'ils adhèrent à cette idéologie, ils demeurent une menace grave et persistante," a-t-il expliqué.
Le général Kabarebe a critiqué la communauté internationale pour son inaction, malgré les rapports constants des experts de l'ONU confirmant la collaboration entre les FARDC et les FDLR, ainsi que l'identification des officiers impliqués dans ces alliances.
"La communauté internationale ne peut prétendre être innocente dans la crise à l'est de la RDC. Chaque année, les experts de l'ONU rapportent la collaboration avérée entre les FARDC et les FDLR, en identifiant même les officiers impliqués," a-t-il déclaré.
Concernant l'implication de SAMIDRC dans le conflit, Kabarebe a souligné que le gouvernement de la RDC a invité des troupes d'Afrique du Sud, de Tanzanie et de Malawi dans le cadre de la mission de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), connue sous le nom de SAMIDRC, pour soutenir sa lutte contre le M23.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la MONUSCO à fournir une assistance technique et logistique à la SAMIDRC. Kabarebe a rappelé que ces mêmes pays faisaient partie de la Brigade d'Intervention (FIB), qui avait expulsé le M23 en 2013, les forçant à chercher refuge en Ouganda. Cependant, cette fois-ci, ces pays de la SADC ont décidé de soutenir la RDC, malgré leur connaissance de sa collaboration avec les FDLR.
"Les mêmes pays qui composaient la FIB en 2013, à savoir l'Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie, sont désormais membres de SAMIDRC en 2024. La question qui se pose est de savoir s'ils savaient qu'ils rejoignaient une alliance avec les FDLR. Oui, ils en avaient connaissance. Ils sont venus soutenir à la fois Tshisekedi et les FDLR," a-t-il affirmé.
Kabarebe a également accusé la SAMIDRC de participer au plan présumé de Tshisekedi et du président burundais Evariste Ndayishimiye visant à renverser le gouvernement du Rwanda, une menace que le Rwanda a prise très au sérieux en renforçant ses mesures de défense.
"Le Rwanda n'a jamais attaqué la RDC ni prévu de le faire. Notre priorité est l'autodéfense contre ceux qui ont publiquement déclaré leur intention de nous attaquer," a-t-il conclu.

Kabarebe a vivement critiqué la communauté internationale pour avoir mis en cause le Rwanda en raison des succès militaires du M23 contre les FARDC, allant jusqu'à envisager des sanctions à son encontre.
"La réponse de la communauté internationale aux victoires du M23 a été de blâmer le Rwanda. La question du M23 n'a jamais été notre problème, mais ils s'entêtent à en faire notre responsabilité. Même lorsque des sanctions sont imposées par les États-Unis ou l'Union européenne, elles ciblent le Rwanda comme si nous étions à l'origine de ce conflit," a-t-il déclaré.
Il a également accusé la communauté internationale de maintenir délibérément les FDLR en tant qu'outil contre le Rwanda. "Ils ne souhaitent pas que les FDLR soient démantelés, car cela sert leurs intérêts. Les FDLR sont devenus une arme qu'ils peuvent utiliser pour intimider le Rwanda et vouloir nous garder sous contrôle," a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l'armement avancé dont dispose le M23, Kabarebe a précisé que ces combattants s'emparent de ces armes lors des affrontements avec les FARDC. Il a cité le vaste arsenal d'artillerie lourde et d'autres équipements que le M23 a capturés à Goma, Sake et dans les environs.
"Les lourdes armes que vous avez observées à Goma étaient spécifiquement destinées à cibler le Rwanda. Elles étaient stationnées à seulement 4 ou 5 kilomètres de notre frontière, pointées directement vers nous," a-t-il révélé.
Le général a appelé à une solution durable à la crise, fondée sur les décisions prises par la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et la SADC, soutenues par l'Union Africaine. Cependant, il a mis en garde contre le fait que l'obsession de la communauté internationale à sanctionner le Rwanda pourrait dissuader Tshisekedi de s'engager dans des pourparlers de paix avec le M23.
Kabarebe a attribué cette pression en faveur des sanctions aux promesses de Tshisekedi de fournir des ressources minérales aux puissances internationales, tout en exprimant ses doutes quant à l'efficacité de ces efforts pour résoudre le conflit.
"La communauté internationale porte 80 % de responsabilité de la crise actuelle dans l'est de la RDC, en raison de ses intérêts personnels," a-t-il déclaré.
Le général Kabarebe a appelé les Rwandais à défendre leur indépendance face aux menaces extérieures, insistant sur le fait que l'autodétermination reste la protection la plus forte du Rwanda.


IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Le-general-Kabarebe-revele-les-veritables-intentions-de-Felix-Tshisekedi.html