Il fut un temps où ces lieux étaient l'ultime havre pour ceux qui avaient fui les fracas des armes et les clameurs de la guerre. Aujourd'hui, la tranquillité a chassé l'effervescence des journées tumultueuses. À Kanyaruchinya et à Mugunga, les tentes qui s'élevaient comme des abris précaires ont disparu, englouties par le souffle du vent du renouveau. Seules les pierres volcaniques, témoins muets de l'existence de ces camps, demeurent, gravées dans le sol, comme les ultimes repères d'une époque révolue.
Parmi les débris qui parsèment encore le sol, quelques sachets plastiques, quelques haillons égarés, sont les seuls vestiges d'un passage, celui des vies qui avaient été brisées par les tourments de la guerre.
Ce retour, tel un souffle de liberté retrouvé, se fait sans l'appui des humanitaires, mais dans une force vibrante, nourrie par la volonté inébranlable de ceux qui, jadis, furent contraints à l'exil. Spontané, il se dresse comme un cri du cœur, un acte irréversible qui parle aux profondeurs de l'âme.
Les terres redécouvertes ne sont pas seulement celles de la terre nourricière, mais aussi celles de la dignité, de la résilience retrouvée. Dans ce geste, plus que dans tout autre, il y a une promesse : celle du retour à soi, celle d'une souveraineté personnelle reconquise.
Ces hommes et ces femmes, qui ont traversé la tourmente, portent en eux une lumière nouvelle, un éclat d'espoir pur qui défie l'obscurité des années passées.
Et au cœur de cette résurrection, l'AFC/M23 se révèle comme le symbole d'une réponse attendue, celle d'un mouvement qui, à l'horizon, semblait un mirage lointain et insaisissable. Pourtant, ce retour soudain est un témoignage de foi, une déclaration d'allégeance et de confiance sans faille. L'AFC/M23, dans sa distance et son mystère, a su devenir, dans l'esprit de la population, la clef d'une délivrance, l'incarnation de l'espoir longtemps noyé sous les cendres de la guerre. Le cri de détresse, porté par des siècles de souffrances collectives, a trouvé une résonance claire et nette, une réponse qui, à elle seule, suffit à ranimer la flamme de l'espérance. Dans ce silence lourd, la promesse d'un avenir est née, marquée par une confiance absolue, celle d'une population qui, enfin, se voit entendre.
Goma, cette cité de prêt de deux million d'habitants, n'a cessé de lancer des appels désespérés, implorant une aide, un salut. L'AFC/M23, à l'instant même où les espoirs semblaient vaciller, a entendu cet appel et s'est manifestée, tel un souffle réparateur.
Le silence a pris le relais du tumulte, et dans ce vide laissé par la fuite des déplacés, se dessine une promesse de renouveau. La scène, que l'on croyait figée dans l'angoisse, se transforme en un paysage de réconfort, celui d'une population retrouvant peu à peu son ancrage.
Il n'y a pas si longtemps encore, des dizaines de milliers de masures se serraient dans les camps de Bushagala et de Kanyaruchinya. Soixante- huit mille foyers, représentant entre 300 000 et 400 000 âmes, avaient trouvé refuge dans une précarité qui forçait le respect.
Mais aujourd'hui, ces camps vides sont les témoins d'une histoire en devenir, celle d'un peuple qui, tout en redécouvrant la terre, apprivoise lentement l'espoir, et s'avance, silencieux mais résolu, vers un avenir incertain, mais porteur de rêves longtemps étouffés.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/AFC-M23-et-le-soutien-populaire-en-plein-essor.html
