
Arrêté le 22 mai 2024 par la Direction générale de la surveillance du territoire (DEMIAP), Wondo, qui possède la double nationalité congolaise et belge, était suspecté d'avoir participé à une tentative de renversement du pouvoir survenue le 19 mai. À l'époque, il était conseiller en réformes à l'Agence nationale de renseignements (ANR) de la RDC. Condamné à mort, il a toujours clamé son innocence.
Libéré en février 2025, grâce à la pression du gouvernement belge et d'une résolution adoptée par le Parlement européen, il a regagné Bruxelles. Mais le 25 juin 2025, devant les députés européens, il a réaffirmé que sa condamnation n'était fondée sur aucune preuve.
Vêtu d'une chemise rappelant l'uniforme des prisonniers de la prison militaire de Ndolo où il a été enfermé, Jean-Jacques Wondo a dénoncé une justice " malade ", devenue selon lui un outil de répression politique. " Ce n'est pas seulement moi qui le dis, le président Félix Tshisekedi lui-même l'a reconnu ", a-t-il déclaré, expliquant que dans la justice militaire, les juges consultent d'abord les responsables de l'institution, qui eux-mêmes reçoivent des directives des autorités politiques avant de prendre une décision.
Wondo a raconté avoir vécu la peur de la mort durant sa détention dans un cachot secret de la DEMIAP. Il affirme avoir vu l'un de ses compagnons de cellule être tué, tandis qu'un militaire se vantait d'éliminer tous ceux qui s'opposent au régime de Tshisekedi. " J'ai vu la mort devant moi ", a-t-il confié, visiblement ému.
Le témoignage de Wondo évoque aussi le sort tragique du colonel Msuku Suku, arrêté fin 2023 par la DEMIAP. Ce colonel, qui était en charge de la protection du président, est décédé en juin 2024 en détention, sans que sa famille ait pu avoir de ses nouvelles. Wondo a dit avoir vu sa souffrance sans pouvoir intervenir.
De même, en novembre 2024, la DEMIAP a arrêté le lieutenant-général Sikatenda Shabani, ancien commandant en chef des forces armées congolaises entre 2003 et 2009, qui est mort en prison le 4 juin 2025. Wondo affirme que ce général, âgé de 82 ans, est décédé faute de soins adaptés.
Selon Jean-Jacques Wondo, les graves dysfonctionnements du système judiciaire militaire en RDC servent à écraser toute opposition politique par la répression et les exécutions arbitraires.

Alain Bertrand Tunezerwe