La réunion annuelle de l'ATAF, qui a débuté le lundi 2 décembre par une série de séances à huis clos, a réuni plus de 500 participants, incluant des administrateurs fiscaux, des experts, des leaders d'entreprises et des universitaires. Ensemble, ils ont élaboré des stratégies visant à améliorer la gouvernance fiscale et à relever les défis fiscaux à travers le continent africain.
Dans son discours d'ouverture, Ronald Niwenshuti, Commissaire général de l'Office rwandais des recettes (RRA cigle en anglais), a mis en lumière l'évolution rapide du paysage mondial, générant à la fois de nouveaux défis et des opportunités pour les administrations fiscales africaines. Il a souligné l'importance cruciale pour les administrateurs fiscaux de prendre un rôle de leadership face à ces enjeux mondiaux et d'exploiter pleinement les opportunités offertes par cette transformation.
" Les compétences au sein de nos administrations fiscales doivent être continuellement renforcées pour que nous restions pertinents en tant qu'administrateurs fiscaux. Il est impératif d'attaquer résolument la non-conformité parmi nos catégories de contribuables, d'élargir l'assiette fiscale et de renforcer l'efficacité de nos administrations fiscales. Pour ce faire, nous devons adopter la technologie et l'utiliser pour créer des administrations fiscales intelligentes ", a déclaré Niwenshuti.
Le Commissaire général de la RRA a également insisté sur l'importance de la technologie pour moderniser les systèmes fiscaux africains. Il a expliqué que le Rwanda est devenu l'un des pionniers en Afrique en matière d'intégration de la technologie dans ses processus fiscaux, notamment grâce à l'introduction dès 2013 de la facturation électronique pour résoudre les inefficacités liées à l'administration manuelle de la TVA. De plus, le Rwanda a développé des capacités dans des domaines clés tels que la fiscalité internationale et la science des données, renforçant ainsi ses compétences en gestion fiscale.
Malgré les défis économiques mondiaux, le Rwanda a enregistré une hausse de son ratio d'impôt sur le PIB, atteignant 15,43 % en 2022, contre 14,80 % en 2021. Cette augmentation témoigne d'une amélioration de la collecte des recettes domestiques, et 24 pays africains (soit 69 %) ont également observé une amélioration de leurs ratios fiscaux en 2022 par rapport à l'année précédente. Selon Niwenshuti, ces résultats sont un signe encourageant que les efforts pour renforcer les systèmes fiscaux du continent commencent à porter leurs fruits.
Logan Wort, le Secrétaire exécutif de l'ATAF, a souligné que le plan stratégique de l'ATAF (2023-2027) vise à renforcer l'administration fiscale à travers le continent, à améliorer la collaboration régionale et à fournir des données essentielles pour une prise de décision éclairée. Il a également précisé que ces initiatives avaient déjà permis d'améliorer le paysage fiscal africain, de renforcer l'évaluation et la collecte des recettes fiscales, et de solidifier les partenariats avec des parties prenantes à la fois au niveau mondial et continental.
Gershem Pasi, ancien directeur de l'Autorité fiscale du Zimbabwe (ZIMRA), a salué les 15 années de succès de l'ATAF, mettant en lumière l'agenda unique du forum. Il a incité les administrateurs fiscaux africains à adopter pleinement la technologie pour renforcer les systèmes fiscaux du continent. " La technologie est désormais un élément essentiel pour la collecte et l'administration des recettes fiscales, et elle le sera encore davantage dans l'avenir. Si les administrateurs fiscaux ne parviennent pas à en tirer pleinement parti, la technologie restera un concept abstrait, sans impact réel sur nos administrations fiscales ", a-t-il conclu.
Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/Les-autorites-fiscales-africaines-plaident-pour-une-collaboration-mondiale.html