Cette formation de cinq jours, qui a débuté le 2 décembre 2024 à l'École Supérieure d'Informatique INES Ruhengeri, réunit plus de 200 participants en provenance de 19 pays. L'objectif est de discuter des stratégies à mettre en place pour contrer la hausse du paludisme liée aux changements climatiques.
Le Recteur de l'Université INES Ruhengeri, le Père Barihuta Jean Bosco, a souligné que le choix de cet établissement pour accueillir cet événement était dû à sa réputation d'excellence en matière d'enseignement et de recherche, ainsi qu'à sa collaboration étroite avec les autorités sanitaires locales.
"Nous avons été choisis car nous offrons un enseignement de qualité et menons des recherches en collaboration avec la France. Cette formation nous permettra de partager nos idées pour lutter contre les effets des changements climatiques dans la lutte contre le paludisme. Nous appliquons à INES les résultats de nos recherches dans les communautés locales, en commençant par celles qui nous entourent", a déclaré le Père Barihuta.
Il a également insisté sur l'importance de former des professionnels destinés à travailler dans les hôpitaux, afin de répondre efficacement aux besoins des populations locales, notamment dans la lutte contre le paludisme. "Les conclusions issues de cette formation seront mises en uvre grâce à la collaboration de tous les acteurs concernés, afin de prévenir le paludisme", a ajouté le Directeur Général.
Eric Fleutelot, responsable technique du Département de la Santé en charge des épidémies à l'Agence Française de Développement (AFD), a précisé que cette formation offrira une plateforme pour partager des connaissances sur la manière dont les changements climatiques pourraient augmenté le paludisme, en s'appuyant sur les données disponibles. Il a également souligné le rôle essentiel que joueront les étudiants dans cette initiative, en contribuant activement à l'apprentissage et à l'intégration de ces connaissances dans les stratégies de lutte contre le paludisme.
"Les modèles climatiques nous permettront de faire des prévisions basées sur les températures et les précipitations. Par exemple, à Paris, le paludisme est rare. Ce que nous attendons de cette semaine, c'est un échange de connaissances dans tous les domaines scientifiques, avec une participation active des étudiants qui apprendront à intégrer ces données dans les stratégies nationales de lutte contre le paludisme. Nous avons réuni 19 pays africains pour discuter des enjeux liés à la météorologie", a expliqué Fleutelot.
Le Dr Aimable Mbikiyumuremyi, responsable du programme de lutte contre le paludisme au "Rwanda Biomedical Center (RBC)", a ajouté que les enseignements tirés de cette formation contribueront à améliorer les connaissances du pays dans la lutte contre le paludisme, en prenant compte des changements climatiques et en se basant sur les statistiques relatives aux malades et aux décès.
"Cette formation nous aidera à acquérir des connaissances plus approfondies pour lutter contre le paludisme, tant au niveau national qu'international, en prenant en compte des statistiques des malades et des victimes, tout en intégrant les facteurs climatiques. Cela nous permettra de mieux anticiper les futurs risques liés à la température et aux précipitations", a précisé le Dr Mbikiyumuremyi.
Depuis six ans, le Rwanda a réussi à réduire le nombre de cas de paludisme grâce à des mesures de prévention et de lutte mises en place par le gouvernement. Entre 2016-2017, environ 5 millions de personnes avaient contracté la malaria, tandis que l'année dernière, ce nombre était tombé à environ 620 000, soit une diminution de près de 90%.
Le nombre de cas graves de paludisme était également passé de 18 000 en 2016 à 2 000 l'année dernière, soit une réduction de 92%.
Le nombre de décès dus au paludisme a également chuté, passant de 650 en 2016 à seulement 67 l'année dernière, ce qui témoigne de l'efficacité des stratégies de lutte mises en place par le gouvernement dans le but de réduire la mortalité liée à cette maladie.
Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/19-pays-francophones-se-reunissent-pour-etudier-l-impact-du-changement.html