Dans une interview accordée à l'émission Urubuga rw'Itangazamakuru le 17 novembre 2024, le ministre a précisé que les anciens examens étaient conçus pour faire correspondre le nombre d'élèves réussissant les examens avec les places disponibles dans les établissements scolaires. Cela signifiait que les résultats des examens étaient parfois ajustés en fonction de la capacité d'accueil des écoles, et les examens pouvaient être volontairement difficiles pour ne sélectionner qu'un nombre restreint d'élèves.
Le ministre a souligné que, par le passé, les examens étaient utilisés non pas pour mesurer l'acquisition des connaissances, mais pour restreindre l'accès à l'éducation en fonction du nombre de places disponibles. Dans ce système, certains élèves, bien qu'ayant réussi leurs études, se retrouvaient privés de diplôme ou contraints de repasser l'examen, parfois en tant que candidats libres.
Aujourd'hui, la philosophie des examens a changé. La National Examination and School Inspection Authority (NESA), l'organe chargé des examens et de la supervision des écoles, a fait savoir que les examens sont désormais conçus pour évaluer les connaissances réellement acquises par les étudiants. Ce changement a permis d'adopter une approche plus axée sur l'évaluation des compétences réelles des élèves, plutôt que sur un simple quota de réussites.
Le ministre Nsengimana a précisé que l'objectif actuel des examens est de vérifier si l'élève a réellement compris les matières étudiées. " L'examen sert à savoir si ce que j'ai enseigné a été compris par l'élève. Si l'élève a acquis les compétences, il réussit ; sinon, il échoue. Cela me permet également de revoir ma méthode d'enseignement ", a-t-il expliqué.
Le ministre a insisté sur l'importance de cette réforme dans le cadre de la vision du Rwanda pour 2050, soulignant que le pays ne pourra atteindre ses objectifs de développement que si les étudiants bénéficient d'une éducation de qualité. " Ce que nous voulons, c'est qu'un élève possède un certain niveau de compétence à la fin de son parcours. Si un élève a les compétences requises, il peut continuer ses études. Si ce n'est pas le cas, il doit revoir certains aspects ou adopter d'autres méthodes pour améliorer ses connaissances ", a-t-il ajouté.
Le ministre a affirmé que cette nouvelle approche des examens est une étape importante pour préparer les jeunes à contribuer activement au développement de leur pays. " C'est ainsi que nous construirons notre pays, en formant des jeunes compétents qui pourront participer à la construction d'une nation prospère ", a-t-il conclu.
Concernant les résultats des examens nationaux, le taux de réussite global a atteint 78,6 %, avec 71 746 élèves sur 91 713 ayant réussi. En détail, parmi les élèves des écoles d'enseignement général, 56 300 ont passé les examens, et 38 016 ont réussi, soit un taux de réussite de 67 %. Dans les écoles techniques et professionnelles (TSS), 30 730 élèves ont passé les examens, et 29 542 ont réussi. Enfin, dans les écoles professionnelles, sur 4 271 inscrits, 4 268 ont passé les examens et 4 188 ont réussi, avec un taux de réussite exceptionnel de 98,1 %.
Alain Bertrand Tunezerwe