Une vidéo publiée par NTV Uganda sur le réseau social X a montré un petit groupe de jeunes interceptés et détenus par la police lors de leur marche. Les manifestants portaient des pancartes et scandaient des slogans dénonçant la corruption. L'un d'eux arborait un t-shirt sur lequel on pouvait lire "Le président doit démissionner". Un porte-parole de la police n'était pas immédiatement disponible pour indiquer combien de personnes avaient été arrêtées.
Les autorités avaient interdit la manifestation, invoquant des renseignements selon lesquels des jeunes à l'esprit criminel pourraient la détourner pour piller et vandaliser. Des soldats et des policiers ont été déployés autour du bâtiment du parlement et dans le centre de la capitale ougandaise pour dissuader tout manifestant. Toutes les routes menant au parlement ont été bloquées, seuls les législateurs et autres membres du personnel parlementaire ont pu y avoir accès. Des images de NTV Uganda ont montré des véhicules blindés militaires patrouillant dans la zone.
Lundi, la police a scellé les bureaux du principal parti d'opposition de l'Ouganda, l'accusant de mobiliser pour les manifestations, et a arrêté certains responsables du parti, y compris ses députés. Le parti a nié organiser la marche, mais a déclaré la soutenir. Les dirigeants de l'opposition et les militants des droits de l'homme affirment que le détournement de fonds publics et l'usage abusif des fonds du gouvernement sont courants en Ouganda. Ils accusent depuis longtemps le président Yoweri Museveni de ne pas poursuivre les hauts responsables corrompus qui lui sont politiquement loyaux ou apparentés.
Museveni a nié à plusieurs reprises tolérer la corruption et affirme que chaque fois qu'il y a des preuves suffisantes, les coupables, y compris les législateurs et même les ministres, sont poursuivis.
Les jeunes ougandais, inspirés par les manifestations au Kenya, ont organisé cette marche sur les réseaux sociaux avec le hashtag #StopCorruption.
Jibril Nzaba