Le 3 juillet 2024, la découverte de tracts au palais présidentiel Ntare Rushatsi House et dans ses environs, similaires à ceux découverts le 1er juillet, deux jours avant, a alarmé la sécurité nationale.
Un témoin sur place qui s'est confié à l'organisation Forum pour la conscience et le développement (FOCODE) rapporte : "Des tracts qui dénoncent le président du Burundi ont été trouvés au petit matin de Mercredi dernier, 03 Juillet 2024 à la résidence Ntare et aux alentours, similaires à ceux trouvés à Gitega le 1er juillet. Les gens étaient surpris de voir comment ces papiers ont pu entrer sans que personne ne soit arrêté."
Un autre témoin ajoute : "ces tracts ressemblent à ceux découverts à Gitega, il y a deux jours ! Ils ont immédiatement été détruits, personne n'était autorisé à prendre des photos. Il y a eu des tensions à Ntare ce matin."
Ces tracts diffèrent cependant des précédents typiquement trouvés, il y a quelques temps qui citaient souvent un groupe inconnu qui réclamaient des changements politiques ou militaires.
Ces nouveaux documents, sans signature identifiable, lancent un appel pressant aux Burundais pour se lever contre ce qu'ils décrivent comme une tyrannie sous la gouverne de Ndayishimiye, critique sa gestion du pays, la corruption rampante et sa prétendue richesse excessive alors que les Burundais croupissent dans une misère sans nom, liée à la pauvreté.
La crise actuelle est aggravée par des problèmes économiques urgents tels que des pénuries de carburant et un manque de devises qui affectent gravement des entreprises comme la SOSUMO(société sucrière du Moso) et la BRARUDI.
Pour certains, ces difficultés matérielles, combinées à un climat politique tendu, créent un terreau fertile pour la dissidence au sein du parti de Ndayishimiye, qui, visiblement présente des fissures liées à cette pauvreté.
La situation sécuritaire et politique est si tendue que certains estiment que ces tracts proviennent de factions au sein même du gouvernement pour ceux qui manifestent une lutte de pouvoir interne.
Les rumeurs de désaccords ces jours-ci entre le président du Burundi, le général Ndayishimiye et son premier ministre, le général Gervais Ndirakobuca ne font qu'ajouter à l'instabilité.
Différentes factions au sein du parti au pouvoir, le CNDD-FDD utiliseraient ces documents comme des outils stratégiques pour soit déstabiliser, soit montrer la gravité de la situation.
Pour des analystes, dans ce climat de suspicion et de conflit, la propagation de ces tracts peut être à la fois un signe de protestation mais aussi un indicateur de fractures plus profondes au sein du pouvoir.
Bazikarev
