" L'année dernière, si l'on regarde le budget, il était prévu plus de 26 milliards provenant des minéraux. Je tiens à vous dire qu'aucun franc n'est entré dans les caisses de l'État ", a déclaré Rufyiri.
Selon lui, malgré les rapports des contrôleurs financiers indiquant l'absence de rentrées d'argent dans le Trésor public, le marché international témoigne de l'exportation massive de minéraux burundais.
" Si vous regardez sur le marché international, à Dubaï ou ailleurs, vous verrez des tonnes et des tonnes d'or, de coltan, de gessérite, de wolfram et d'autres. On peut se poser la question : où va cet argent ? " s'interroge-t-il.
Pour le budget 2025, le gouvernement prévoit d'obtenir 7,7 milliards de FBu grâce aux minéraux, sans expliquer la raison de cette baisse par rapport à l'année précédente.
Depuis l'année dernière, le président Évariste Ndayishimiye assure que le pays regorge de minéraux de différentes sortes et promet que cette richesse contribuera au développement de l'économie nationale. Dans ce cadre, le gouvernement a mobilisé de nombreux jeunes dans les montagnes via le programme d'aide à l'emploi PAEEJ, pour exploiter les ressources avec des outils rudimentaires tels que des houes.
" Nous avons trouvé des minéraux dans toutes les provinces, même dans les zones les plus reculées du sud. J'ai récemment visité les sites d'extraction, notamment à Isare, là où se trouve le cuivre que des étrangers avaient déjà pillé ; personne ne nous en a informés, ils ont juste fermé le site. " avait déclaré Ndayishimiye le 7 octobre.
Le président burundais a également supervisé l'exportation de 260 tonnes d'Améthyste et de Quartz le même jour, tandis que le 27 octobre, 175 tonnes de gessérite, coltan et wolfram ont été expédiées à l'étranger.
Pour sa part, Rufyiri reste sceptique sur l'impact de ces ressources sur l'économie burundaise. " Tant que le rendement attendu ne sera pas visible, je continuerai à considérer ces déclarations comme de la politique, car les expériences passées m'ont rendu méfiant ", conclut-il.
Le Burundi est classé parmi les États les plus fragiles en matière de transparence, de gestion publique et de bonne gouvernance. De nombreux rapports émanant de diverses organisations de la société civile soulignent que, malgré l'existence d'un cadre juridique tel que la stratégie nationale de bonne gouvernance, sa mise en uvre reste faible, le ministère chargé de la bonne gouvernance ayant été supprimé et les structures relais affaiblies.
IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Burundi-26-milliards-de-FBu-de-mineraux-exportes-sans-revenus-pour-l-Etat.html