Zemmour ou la controverse judiciaire et l'inadéquation politique #rwanda #RwOT

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La dernière illustration en date concerne Éric Zemmour, figure médiatique et politique dont les envolées rhétoriques suscitent à la fois fascination et réprobation. Le 2 septembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par l'ancien candidat d'extrême droite à la présidentielle, confirmant la condamnation prononcée par la cour d'appel de Paris pour injure raciste.

En 2018, au cours d'une émission télévisée, Zemmour avait qualifié le prénom de l'animatrice Hapsatou Sy d'" insulte à la France ". La justice avait estimé que cette attaque n'était pas un simple excès verbal, mais constituait une stigmatisation de l'identité et de l'ascendance africaine de la journaliste.

La condamnation initiale prévoyait 4 000 euros d'amende, 3 000 euros de dommages et intérêts et 5 000 euros de frais de justice, jugement désormais validé par la plus haute juridiction française. La Cour de cassation a souligné, dans sa motivation, que les propos de Zemmour, en ce qu'ils visaient le prénom de la partie civile, " attribut essentiel de sa personnalité ", constituaient une injure en raison de son origine supposée et dépassaient de loin les limites admissibles de la liberté d'expression.

Une incompatibilité manifeste avec le mandat politique

Au-delà de cette condamnation, ce dossier révèle un problème plus profond : l'incompatibilité manifeste entre la rhétorique d'Éric Zemmour et l'exercice responsable d'une fonction politique. L'accumulation de condamnations judiciaires pour des propos discriminatoires ou stigmatisants traduit une posture qui confine à la provocation et au mépris des principes républicains.

La présence à la tête d'un parti politique d'une personnalité dont les interventions publiques franchissent régulièrement les bornes de la légalité et de l'éthique publique soulève une question fondamentale sur la légitimité démocratique et morale de son leadership.

Les médias, par leur exposition permanente de Zemmour, participent à amplifier cette dissonance. L'image d'un homme de pouvoir médiatique mais juridiquement condamné pour des propos racistes met en lumière une tension entre liberté d'expression et responsabilité politique.

Elle interroge le citoyen sur la pertinence de confier à de telles figures la direction d'institutions politiques censées incarner l'équité, la tolérance et le respect des droits fondamentaux.

Une rhétorique qui fragilise la démocratie

En définitive, le cas Zemmour illustre la fragilisation de l'espace public lorsqu'une parole publique, sous couvert de polémique ou de provocation, devient un instrument de stigmatisation et d'exclusion. La succession de condamnations judiciaires n'est pas seulement un rappel de la légalité : elle constitue un avertissement éthique et civique sur le type de discours que la démocratie peut tolérer de la part de ses leaders.

Dans cette lumière, l'ascension médiatique et politique de Zemmour apparaît non comme un triomphe de la liberté d'expression, mais comme un exemple saisissant de l'inadéquation entre démagogie verbale et responsabilité politique.

Éric Zemmour, figure médiatique et politique dont les envolées rhétoriques suscitent à la fois fascination et réprobation

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Zemmour-ou-la-controverse-judiciaire-et-l-inadequation-politique.html

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