
Le président de l'AFC/M23, Corneille Nangaa, avait annoncé l'envoi d'une importante délégation pour participer aux discussions avec d'autres acteurs congolais sur les moyens de résoudre les crises récurrentes en RDC. Conduite par le porte-parole du mouvement, Lawrence Kanyuka, cette délégation est arrivée en Afrique du Sud et a déjà pris part à une conférence internationale sur la paix et la sécurité organisée par la fondation Mbeki, avant le début des négociations proprement dites.
Parmi les invités de la fondation figure également Joseph Kabila, qui a dépêché plusieurs proches collaborateurs, dont Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet à la présidence, André Kimbuta, ex-gouverneur de Kinshasa, Francine Muyumba, ex-sénatrice, et Félix Momat Kitenge, ancien vice-ministre du Budget.
Ces pourparlers de paix, auxquels étaient invitées des personnalités issues tant du camp du président Félix Tshisekedi que de l'opposition, ont été marqués par le refus de visa opposé par les autorités sud-africaines à certains participants basés en RDC, pour des raisons non précisées.
Le président Tshisekedi, pour sa part, a décliné l'invitation, estimant que les Congolais n'avaient pas besoin de médiateur pour dialoguer et trouver des solutions à leurs différends.
Selon lui, les négociations organisées à l'étranger n'ont d'autre objectif que de les distraire. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a confirmé cette position, précisant qu'aucun représentant du pouvoir ne prendrait part aux discussions, jugeant que, selon lui, Thabo Mbeki ne comprenait pas réellement la nature du problème congolais.
Au cours d'une conférence de presse tenue en Afrique du Sud ce 4 septembre, le porte-parole de l'AFC/M23, Lawrence Kanyuka, a vivement critiqué cette attitude, affirmant que les propos du président Tshisekedi discréditaient les autres initiatives de paix conduites par les États-Unis et le Qatar.
" Je connais bien la carte. Washington n'est pas en RDC, Doha non plus, ce sont des pays étrangers. Pourquoi dit-il qu'il ne veut pas être distrait par des discussions organisées à l'extérieur ? Il a annoncé qu'il fermait la porte à tout dialogue et qu'il voulait la guerre. C'est ce qu'il dit depuis le début ", a-t-il fait savoir.
Ancien président de l'Afrique du Sud de 1999 à 2008, Thabo Mbeki fait partie des hommes politiques africains qui suivent de longue date les enjeux de la RDC et en possèdent une connaissance approfondie.


IGIHE